Tomate : un été noir pour les producteurs
L’ensemble des acteurs de la filière tomate française revient sur les semaines noires d’août. Premier temps fort, la recommandation d’un prix minimum par le ministère des finances le 13 août. “Pour être clair on n’a jamais demandé cela, mais on a pris la perche qui nous était tendue, souligne-t-on à la section nationale tomate. Et pour être honnête, la quasi majorité des enseignes ont joué le jeu, alors que personne n’était obligé. Les premiers jours, on a utilisé le prix minimum, puis dès le jeudi 19 août, on s’est recalé d’un point de vue tarifaire avec la majorité des enseignes. Quant à l’accord interprofessionnel, c’est la cerise sur le gâteau. Cette semaine, les apports en tomates baissent et nous attendons le retour du beau temps pour mieux finir la saison, mais cela ne rattrapera jamais les méfaits d’une telle crise”. Même discours chez Saveol, “l’intervention de Sarkozy a provoqué un débat intense même si elle avait des côtés pervers. Elle a porté un coup de pied dans la fourmilière et ce n’est pas plus mal”, indique ainsi son PDG Jean-Claude Legall. Quant au nouvel accord interprofessionnel, “sans la crise des fruits et légumes de cet été, nous en étions encore aux Calandres grecques pour l’autorisation de promotion en PQR. A nous maintenant de nous réunir pour convenir d’un niveau de marges acceptable par tous”, conclut- il. Mais le débat ne s’arrête pas là, tous s’inquiètent de l’arrivée prochaine du contingent marocain, en octobre. “Nous avons fait remonter nos revendications auprès du ministère”, souligne Pierre Diot. Car, 15 000 t supplémentaires à partir d’octobre, “c’est suicidaire après ce qui s’est passé cet été”. D’autant plus, que chacun s’accorde à dire que ce quota supplémentaire n’a pas permis aux Marocains de gagner plus d’argent. L’autre dossier sensible reste la main-d’œuvre qui déséquilibre les prix en particulier avec l’Europe de l’Est. “C’est bien beau de vouloir une Europe de l’Environnement, mais il serait temps de se pencher sur le volet social. Il faut voir comment grâce à une gestion politique de la crise, on réussira à maintenir la production française”, souligne ainsi Gilles Bertrandias, chez AMS. A ce jour quelque 4 000 tonnes de tomates ont été mises au retrait entre la semaine 34 et 35.