Tomate d’industrie : repositionner les produits français
C’est une campagne “morose et à minima” qui s’engage pour la tomate d’industrie. La Sonito (Société nationale interprofessionnelle de la tomate d’industrie) prévoit un potentiel de 200 000 tonnes contre 300 000 il y a peu. Le Cabanon a réduit ses contrats de 60 à 25 000 t, Audecoop a fermé sa branche tomate d’industrie, et du côté des opérateurs privés, la tendance est à la diminution de l’activité. “Les entreprises ne feront pas le plein, souligne André Bernard président de la Sonito et nous pourrions faire mieux. Cependant, ce potentiel de récolte couvre 20% de la consommation française et nous pouvons espérer une meilleure valorisation.” Car l’objectif du président de la Sonito est d’amener les opérateurs à différencier le produit français des importations. “Nous devons travailler sur une stratégie de valorisation optimale pour la pérennité de notre activité, qui ne passe pas obligatoirement par le marché mondial. Nous devons nous positionner pour répondre aux marchés qui ont des exigences particulières en termes de traçabilité et de garantie en faisant apparaître l’origine du concentré.” Pour l’heure, la législation européenne n’autorise pas le procédé. Mais les Italiens ont introduit une demande auprès de Bruxelles afin d’obtenir l’obligation réglementaire d’indiquer la provenance du concentré. “Si ce nouveau règlement est adopté il va offrir une clarification des marchés et permettre de rassurer les distributeurs - dont certains exigent du concentré français pour leurs MDD- et les consommateurs. Je suis convaincu qu’il y a encore une place pour la production française. Mais c’est à nous de la trouver et cela ne se fera que dans la synergie des entreprises autour de l’interprofession.”
En attendant, la filière française devra composer dans un marché mondial “totalement effondré”. Sur les 35 millions de tonnes produites l’an dernier (la consommation s’élève seulement à 29 millions), 15 % sont encore en stock et les plantations pour 2005 sont annoncées à la hausse.