Tomate / cogénération : une 6
serre en Bretagne
serre en Bretagne
Le chauffage des serres par cogénération se répand doucement dans les serres bretonnes. Le sixième système de la région tourne depuis un mois à Taulé (Finistère), entre les exploitations voisines de François et Ronan Kerbrat, un père et son fils adhérents de la Sica Saint-Pol. Le gaz naturel installé spécialement pour la machine et la commune (2 800 habitants) alimente un énorme moteur.
Il produit 3,05 MégaWatts d’électricité (l’équivalent de la consommation de 2 000 foyers) revendue à EDF, et beaucoup de chaleur récupérée à près de 90 % par échangeur thermique dans trois ballons d’eau chaude (1 500 m 3 au total).
Pendant la durée légale de fonctionnement du cogénérateur (1 er novembre-1 er avril), la chaufferie donne une puissance thermique de 3 600 kW, de quoi chauffer les 5 ha de serres des deux exploitants. Le reste du temps, la chaudière à fuel prend le relais si les températures chutent.
Les exploitants ont investi 2,7 millions d’euros dans la cogénération. Un investissement à la hauteur de leurs objectifs de réduction du coût énergétique. Au plus haut du prix du baril de pétrole, François Kerbrat dépensait “14,70 € par mètre carré de serre”, soit 30 centimes d’euro du kilo pour 50 kg de tomates grappe par mètre carré et par an.
Avec la cogénération, “nous devrions abaisser le coût de 6 € et produire jusqu’à 55 kg de tomates/m 2 car nous ne briderons plus notre consommation”. La charge énergie au kilo représentera 16 centimes.
Selon la chambre d’agriculture du Finistère, plusieurs producteurs étudient l’opportunité d’investir à leur tour. D’autres étudient de nouvelles pistes, comme la géothermie. Près de 70 % des serristes de Bretagne se sont équipés ces derniers mois en écrans thermiques (économie de 10 à 15 % de chauffage).