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TerreAzur, près de la Région

La marque “Fruits & Légumes de ma Région” a été mise en place il y a trois ans par le groupe Pomona TerreAzur. Explications.

La particularité de la démarche “Fruits & Légumes de ma Région” réside dans le fait que seuls les f&l produits dans la région peuvent bénéficier de cette identification, indique Pascal Molinari, directeur régional TerreAzur pour la Côte d'Azur. Un melon produit en Provence et vendu en Languedoc-Roussillon ne pourra pas bénéficier de la marque et réciproquement pour une pêche des Pyrénées-Orientales vendue dans les Bouches-du-Rhône. C'est une garantie pour nos clients que cette marchandise est cultivée dans son bassin de production et de consommation. » Pour bénéficier de cette signature, les producteurs doivent s'engager dans la charte de qualité sur laquelle est bâtie la marque. « Ce cahier des charges de culture n'est pas contraignant pour les agriculteurs. C'est le respect des bonnes pratiques de l'agriculture raisonnée, d'hygiène et de traçabilité pour répondre aux normes Iso 9001 et 22000. En revanche, c'est le tronc commun pour les dix-huit régions de TerreAzur. »

La charte concerne une quarantaine d'arboriculteurs et de maraîchers du Var

« Nous commercialisons environ 1 000 t de f&l sous notre marque. C'est peu en regard des 30 000 t qui transitent par la plate-forme de La Farlède, mais les volumes vont augmenter – doubler ou peut-être tripler – dès l'an prochain. Nous sommes en train de sélectionner de nouveaux fournisseurs et produits, comme la fraise de Carpentras. » Une fraise de Carpentras dont l'écoulement pour le week-end de Pâques a « été dix fois supérieur à celui de la fraise d'Espagne. »

Mais pour certains produits, « la marque n'est pas une fin en soi, poursuit-il. Pour la cerise ou pour la tomate, nous faisons confiance aux producteurs/ expéditeurs et il n'est pas besoin d'accoler notre logo. Leur notoriété suffit à elle-même et nous conservons leurs marques d'entreprise. C'est aussi le cas du melon de Corse où nous avons un courant d'affaires important. Nous travaillons avec un exploitant qui a fait le choix de se spécialiser dans cette culture. Nous l'avons aidé pour la normalisation et nos liens se sont resserrés. Actuellement, il commercialise la quasi-totalité de sa production sur l'île mais nous nous sommes engagés à prendre tous les volumes qui ne sont pas écoulés en Corse. Cela peut atteindre jusqu'à 1 000 t/an. Dans ce cas, tout le monde y trouve son compte : l'exploitant qui ne se retrouve pas avec des invendus et nous qui pouvons compter sur un approvisionnement régulier entre la fin juin et la fin septembre/mi-octobre d'un melon d'une régularité gustative et d'un effet terroir exemplaire. Il est commercialisé à la marque de l'entreprise “Emeraude”. Nous sommes les seuls sur le continent à le commercialiser. Il n'est donc pas besoin d'y apposer notre logo car cette signature est appréciée de nos clients. En revanche, cela devient indispensable pour certaines petites productions. Je pense en particulier à la cerise de Solliès, plus connue pour sa figue, mais qui n'a rien en envier à celle de Vaucluse. La marque apporte dans ce cas une meilleure valorisation et une meilleure connaissance du produit. C'est la même démarche pour l'abricot et la pêche cultivés en petites quantités. »

La restauration collective devient locavore

« Pour certains grands comptes de la restauration collective et sociale du Var et des Alpes-Maritimes, l'approvisionnement en produits du terroir représente entre 12 et 18 % des volumes que nous leur fournissons, confirme Pascal Molinari. Il y a eu la vague du “bio et local”, mais les collectivités ont réalisé que ce concept avait ses limites en termes d'approvisionnement et de prix. Elles se sont tournées vers le local pour des raisons techniques, économiques, environnementales ou sociétales et nous sommes à même de leur répondre dans le cadre des appels d'offres et de marchés publics sur des critères répondant aux directives des Pouvoirs publics. » Al'origine, la marque “Fruits & Légumes de ma Région” visait plutôt le B to B. « Nous avons progressivement constaté que notre marque et notre logo intéressaient les enseignes de distribution. Par exemple, Intermarché La Farlède les utilise régulièrement et propose même un stand permanent “Fruits & Légumes de ma Région”. Mais l'hiver nous avons peu de produits à proposer, le Sud étant surtout tourné vers les productions d'été. »

« Nous avons progressivement constaté que notre marque et notre logo intéressaient les enseignes de distribution. »

Pour pallier ce handicap, Pascal Molinari propose d'accompagner les exploitants dans la diversification des cultures. « Notre approvisionnement est d'abord varois puis provençal. Mais nous sommes avec nos fournisseurs sur des réflexions plus stratégiques. En Corse, nous accompagnons la plantation de 40 ha de clémentines. Ici, nous travaillons sur l'idée que TerreAzur n'a pas besoin en hiver de 40 fournisseurs de mêmes espèces. Nous avons besoin de diversité. Nous avons présenté à la restauration les réalisations du SCRADH* qui souhaiterait développer dans le département les cultures de fleurs culinaires. C'est un projet qui nous intéresse : les fleurs sont très demandées en restauration et pourraient entrer sous notre marque. Ce pourrait être un segment nouveau et complémentaire pour les horticulteurs qui ont des activités plus réduites en été. “Fruits & Légumes de ma Région”, ce n'est pas que du marketing. »

* Syndicat du centre régional d'application et de démonstration horticole.

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