Téradélis met le cap sur le Moyen-Orient
La société téradélis basée à Moissac s’est implantée en Jordanie. Après plusieurs années d’essais, elle entend exporter quelque 500 t de melons produits dans la vallée du Jourdain et proposer ainsi du melon toute l’année.
Installée à Moissac, la société Téradélis spécialisée dans la production et la commercialisation de melons charentais s’implante en Jordanie. “Après l’Espagne l’an passé, nous cherchions une solution pour pouvoir proposer du melon toute l’année, explique Jean-Pierre Bloquel, le PDG de l’entreprise. Avec la Jordanie, tout a débuté lorsque j’ai été contacté par la mission française installée en Jordanie, la MREA (Mission régionale eau agriculture) qui souhaitait développer des cultures agricoles intéressantes dans ce pays. Ce dossier est éminemment politique, la MREA étant un service de l’Ambassade de France, ce projet dépend donc du ministère des affaires étrangères”. La France cherche en effet à trouver des points d’attaches dans une région où les Etats-Unis sont de plus en plus présents.
“En quelque sorte, ma mission a consisté à étudier la possibilité d’une production de melons charentais de qualité dans cette région. Nous en sommes à notre deuxième année d’essai, ajoute Jean-Pierre Bloquel, et nous avons produit quelques centaines de tonnes de melons que nous avons testés sur les marchés jordaniens et des pays du Golfe surtout, mais également français”.
Dix producteurs impliqués
Les envois s’effectuent par avion au départ d’Amman. Il s’agit principalement de melons écrits cultivés sous abri et un peu de plein champ. Dix producteurs font partie de ce projet. Pour les exportations, Téradélis travaille avec un exportateur palestinien implanté à Amman. “Il existe deux phases de production de melons en Jordanie : octobre à décembre et mars à fin mai. Sur ces deux fenêtres de production, une seule nous intéresse, mi-octobre à mi-décembre, c’est la seule période où je n’ai pas de melons. On peut en produire aux Antilles, mais les fortes pluies et les cyclones peuvent entraîner de gros risques. La Jordanie n’a pas cet inconvénient et nous souhaitons cette année atteindre les 400 t exportées”. A terme, Téradélis entend atteindre les 1000 t exportées vers l’UE et les pays du Golfe.
Quant à l’Espagne, Téradélis s’y est implanté l’an passé au Nord d’Alméria et réalise quelque 1 000 t de melons. “Nous avons débuté l’an passé en Espagne car le Sud-Est n’était plus intéressant pour nous, explique-t-il. Les coopératives ne sont pas assez spécialisées et la région a vécu deux campagnes très difficiles, car le Sud-Est a juste un mois pour faire son marché.” Au sujet de la stratégie commerciale de Téradélis, Jean-Pierre Bloquel n’a pas choisi de mettre en avant la situation géographique de son entreprise. “Notre but, c’est d’être présent toute l’année pas d’être enfermé dans une IGP. Il y a notamment des problèmes de fusariose et des rotations de plus en plus difficiles à effectuer dans la zone IGP melon du Quercy”.