Salons - Bourg-les-Valence, Drôme
Tech & Bio, le carrefour des techniques agricoles
Au cœur de la Drôme, la filière bio française et européenne s’était donné rendez-vous pour deux jours de conférences et démonstrations.








Devenu un incontournable des techniques alternatives de cultures, le salon Tech & Bio annonçait au soir de sa fermeture plus de 11 000 visiteurs pour 220 exposants. L’édition 2011 était originale à plus d’un titre. Après deux éditions à Rovaltain et Loriol, pour la première fois le salon se déroulait dans un lycée agricole pour marquer l’importance de la transmission des savoirs. C’est à celui du Valentin que les organisateurs – l’APCA en tête – avaient élu fief. « C’est important d’implanter ce salon dans un lieu d’enseignement agricole afin d’intégrer les problématiques du bio tout au long de la filière », a martelé Alain Delbecq, le président de l’Institut Itab, l’un des partenaires de Tech & Bio. « Le but de ce rendez-vous, unique en Europe, est de rassembler les techniques alternatives pour établir des ponts entre l’agriculture bio et les autres agricultures », annonçait Claude Monnier, de l’APCA. « Cette année, on a mis en place des conférences approfondies pilotées par les instituts techniques comme le CTIFL, des rencontres organisées par l’INRA d’Avignon et mis en avant les recherches en arboriculture. On a aussi présenté des conférences plus transversales sur la méthanisation, le photovoltaïque, la valorisation des produits », a ajouté Jacques Pior, expert en agriculture bio à l’APCA en charge de l’organisation du salon. « Tech & Bio, c’est un outil formidable entre agriculture conventionnelle et bio. Si nous voulons que le bio se développe, il faut en faire la promotion auprès des agriculteurs et des consommateurs. C’est le rôle de Tech & Bio d’être un carrefour de toutes les techniques agricoles biologiques et conventionnelles », a insisté Jean-Luc Cazaubon, vice-président de l’APCA, venu inaugurer cette 3e édition.
Des conférences fournies
La Drôme a été choisie dès la création du salon car elle représente l’une des régions les plus importantes en termes de surface agricole dédiée à la bio (13,6 % de la SAU bio nationale) et compte aussi une forte concentration de transformateurs de matières premières bio et depuis quelques années, les demandes sur ce marché ne cessent de croître. Tech & Bio était ainsi un lieu pour faire se rencontrer metteurs en marché, transformateurs, pépiniéristes, et producteurs en plein questionnement quant à la modernisation de leurs vergers. Ils pouvaient ainsi être éclairés sur toutes les techniques alternatives existantes. A l’instar de Gérard Roch, arboriculteur à Châteauneuf-sur-Isère, qui a dû arracher une grande partie de ses vergers à cause de la Sharka : « Pour survivre, à partir de 2002, j’ai diversifié mes productions au maximum en arboriculture et avec ma fille nous avons un projet de site dédié à la connaissance de la filière (production, conditionnement, expédition) et à la préservation de la biodiversité des fruits. »
Plus encore que les techniques alternatives qui ont fleuri avec le Grenelle de l’Environnement, certaines conférences ont permis aux opérateurs de présenter leur diversité dans les caractéristiques de mises en marché, ventes directes ou circuits plus longs (à l’image des conférences dédiées aux f&l, cf. l’encadré ci-dessus). Partenaire et exposante, la Fnab en a profité pour présenter son calendrier de première mise en marché des fruits à pépins bio (cf. Actu du commerce). Exposaient aussi les institutions telles l’INAO pour rappeler les fondamentaux du label bio et les avancées en matière de législation dans la restauration commerciale dont le décret est attendu pour la fin de l’année.
Pour la part commerce : rendez-vous à Natexpo
L’Europe n’était pas oubliée, un grand stand était installé dès l’entrée du parc exposants pour marquer la volonté du salon de s’ouvrir encore davantage à l’international. A noter, cette année, une présence forte des pays d’Europe de l’Est mais aussi du Canada. Représentant encore un pourcentage de la surface agricole utile, loin encore des 6 % annoncés par le Plan bio voulu par Barnier, le bio est encore en progression. Et les consommateurs ont acquis une certaine sensibilité environnementale qui ne saurait être considérée comme un effet de mode. « Le succès du bio est une des manifestations les plus visibles des changements d’habitude des consommateurs (..) Le bio se diffuse désormais dans les catégories sociales les plus modestes. » Nul doute que le salon Natexpo (qui se déroulera du 15 au 17 octobre à Paris Nord Villepinte) sera riche de nouveautés. Le Syndicat des grossistes et transformateurs bio a déjà annoncé qu’il y présenterait sa démarche de certification, Bioentreprise durable. Le groupe ProNatura a annoncé qu’il présenterait ses démarches d’approvisionnement régional.
REPÈRES
569 M€
marché des f&l frais bio
295,14 kg/100 ménages* (+ 5,8 %)
consommation en volume
691,52 €/100 ménages* (+ 9,8 %)
consommation en valeur
Source : Agence Bio/AND et Kantar Worldpanel