Ciref Création variétale
Sur un marché impitoyable, la fraise Charlotte joue la locomotive
La fraise Charlotte joue un rôle majeur dans la notoriété du Ciref Création Variétale et contribue à son équilibre financier.
Charlotte accélère le “retour sur investissement” qu’attendaient les producteurs de “Fraises de nos terroirs”. Face à l’érosion “inéluctable” des cotisations, son développement impressionnant est un atout financier pour l’obtenteur : 6 millions de plants en 2007, le double cette année et une prévision de 18 millions pour 2009.
La création variétale du Ciref est “un programme de recherche privé” dont les commanditaires sont les producteurs de “Fraises de nos terroirs”. Les moyens, ce sont les cotisations des producteurs pour plus du quart du budget et, de plus en plus, les royalties dégagées par les variétés dont le nom commence par “CI”, rejointes par Charlotte.
Aujourd’hui, le Ciref doit concilier une stratégie de conquête commerciale pour dégager les royalties nécessaires au financement de la recherche, tout en préservant les intérêts des producteurs qui font vivre cette création variétale depuis vingt ans. Ce n’est pas le plus facile. Devant l’Assemblée générale, le 25 juin à Douville (Dordogne), le président du Ciref Jean-Louis Olivier a évoqué la question récurrente de la diffusion restrictive de certaines obtentions particulièrement gustatives. Comme pour Ciflorette, cela n’a pas été possible. « Charlotte ne peut plus s’inscrire dans un schéma de ce type, lois du commerce obligent ». Pour Jean-Louis Olivier, une bonne variété ne suffirait pas à « satisfaire un marché impitoyable », et « il nous appartient de ne pas nous disperser à la recherche de ce que notre modeste structure n’a pas vocation à trouver ».
Le Ciref se concentre donc sur ce qu’il sait faire. Après vingt ans de recherche au service du goût, il a des atouts dans sa manche. Après Candiss, il devrait baptiser en 2009 la variété N° 705. Sur le créneau précoce, celle-ci est doublement intéressante pour le producteur, car elle combine une très bonne tolérance à l’oïdium et un rendement élevé grâce à une longue période de fructification et une typicité gustative, avec des arômes prononcés.