Ouverture à l'Est

Sur les marchés d'Europe de l'Est, la France doit conforter son positionnement

Avec l'intégration de la Lituanie, de la Lettonie, de la Pologne, de la Hongrie, de la Slovaquie et de la Slovénie en 2004, puis celle de la Roumanie et de la Bulgarie, l'UE a gagné près de 100 millions de consommateurs. Les importations de f&l ont, de ce fait, fortement augmenté. Au top  5 figurent les agrumes, les raisins, les bananes, les tomates et les fruits à noyau. La France a enregistré une hausse des flux vers la Pologne et la République Tchèque. Vers la Pologne, les importations de fruits tempérés ont été multipliées par 2,7 (moyenne 2002-2004 et 2010-2012). En valeur, le raisin et les fruits à noyau prédominent et en volumes les fruits à noyau. « Cependant, la France reste loin derrière ses concurrents, notamment en abricots. L'Espagne, l'Italie, les Pays-Bas et l'Allemagne ont mieux tiré profit de la situation », indique Alice Perrin-Janet, chef de produits fruits et légumes à Ubifrance. Bien qu'importantes (près de 30 M€), les exportations vers la Tchéquie sont en baisse (- 20 %). Les raisins et les pommes réalisent le meilleur chiffre d'affaires alors qu'en volumes ce sont les pommes. Sur ce marché, « la France est dépassée par ses principaux concurrents et l'Allemagne, l'Espagne et les Pays-Bas ont profité de la situation. » Concernant la percée de l'Allemagne et des Pays-Bas : « Les stratégies de ces pays ont toujours davantage ciblé l'Est de l'Europe alors que les produits français se positionnent sur les pays à fort pouvoir d'achat notamment en Europe Occidentale. » Globalement, note Alice Perrin-Janet, « l'ouverture de ces marchés a bénéficié à l'ensemble des pays producteurs de l'UE mais avec des résultats contrastés. » Les principales exportations françaises vers l'Est sont le chou-fleur, la pomme de terre, la tomate, l'abricot et la pomme. Elles sont positionnées sur le haut de gamme avec un large éventail variétal et une offre très segmentée. « Mais la demande est-elle suffisante ? » Alice Perrin-Janet préconise donc de travailler plus avec la Russie, en dépit des problèmes d'ouverture des marchés et dont le potentiel n'est pas suffisant pour couvrir les besoins de l'Ukraine, son principal client. « Il est indispensable pour les exportateurs français de confirmer leurs stratégies et de les inscrire dans le long terme. »