Visite sur le terrain
Stéphane Le Foll s'est voulu rassurant et ferme à la fois sur les dossiers chauds
En déplacement en Vaucluse, le ministre de l'agriculture s'est exprimé sur les préoccupations du moment : évolution des signes de qualité, maladies phytos...
Stéphane Le Foll était en déplacement en Vaucluse, le 16 avril, et a visité plusieurs exploitations de fruits et légumes. Hors micro, il s'est dit prêt à accompagner les producteurs de cerises dans le cadre d'un plan de lutte collectif contre Drosophila suzukii. Concernant Xyllela fastidiosa, Stéphane Le Foll tentera lors du prochain Conseil des ministres européens de convaincre l'ensemble de ses homologues d'adopter les mêmes mesures que la France (cf. fld hebdo du 15 avril). Bruxelles prépare un plan communautaire d'urgence d'ici la fin du mois mais estime qu'il n'y aurait pas, pour l'instant, de danger immédiat pour les pays limitrophes. Le ministre s'est rendu sur les vergers de Juliet, la seule pomme cultivée exclusivement en bio, conduits par Nicolas Carle. L'occasion pour Jean-Noël Carle, président de l'association “Les amis de Juliet”, de demander le soutien de Stéphane Le Foll afin de faciliter son entrée (celle de la noix et du kiwi bio également) sur le marché chinois.
Au niveau européen, Stéphane Le Foll s'opposera « à la fusion des AOP et IGP. Simplifier ne veut pas dire ratiboiser ».
« La démarche débutera par la voie diplomatique, a répondu Stéphane Le Foll. Je vais m'intéresser au dossier. » Pour finir, il s'est rendu sur une exploitation. « Vous rêvez d'agroécologie, a souligné André Bernard président de la Chambre d'agriculture de Vaucluse, à l'attention du ministre. Ici, des agriculteurs formés, qui investissent, innovent, exportent, gagnent des parts de marché, le font. » La clôture du congrès de l'Inao était le dernier volet de la visite de Stéphane Le Foll. Au niveau européen, il s'opposera « à la fusion des AOP et IGP. Simplifier ne veut pas dire ratiboiser. » Dans le cadre des négociations Etats-Unis/Europe, où les pays anglo-saxons défendent plus les marques commerciales que les signes de qualité, il entend « trouver le meilleur compromis. » Enfin, Stéphane Le Foll est apparu plutôt réticent au développement des “bannières” locales ou régionales : « Il y a un risque de confusion avec les signes d'identification de la qualité et de l'origine. Echangez avant de devenir improductifs. » Catherine Brunner