Sonito : année cruciale
“Ambiance morose et résignée” sont les termes d’André Bernard, président de la Sonito à l’issue de l’assemblée générale de l’interprofession de la tomate.
Une interprofession dans l’expectative car la prochaine campagne sera déterminante pour l’ensemble de la filière. Les volumes annoncés pour 2004 sont en baisse : - 10 %, soit environ 220 000 t. En revanche, l’Italie et l’Espagne augmentent leur production. Par ailleurs, les professionnels s’attendent à une augmentation des ventes de concentré chinois en Europe et en France, via la filiale du groupe Chalkis.
“La guerre des prix est relancée et la concurrence exacerbée, déplore André Bernard. Nous avons déjà vu le cas de concentrés espagnols vendus au dessous des prix pratiqués par les Chinois. Et pour l’exemple, le concentré chinois livré dans un port français vaut 300 dollars US/tonne de moins que le concentré français. Le marché mondial est entré dans la politique du moins distant.”
Dans ce contexte, la Sonito annonçait déjà en février : “Seuls les opérateurs les plus solides, pouvant s’appuyer sur des groupes d’envergure internationale résisteront sur les principaux marchés, comme celui du concentré de tomate.”
Face à la déferlante, les entreprises et les producteurs français vont faire le dos rond cette année. “Il n’y a plus de gain de productivité possible notamment au niveau des agriculteurs, déplore André Bernard. La filière a besoin d’un cadre spécifique tomate pour compenser les distorsions de concurrence. Nous attendons un signe des pouvoirs publics pour nous permettre de rebondir. Dans le cas contraire, les collectivités devront assumer. Nous n’admettons pas d’être condamnés parce que nous ne sommes pas responsables de cette logique.”