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Melon - Du Sénégal... au Poitou
Soldive poursuit sa diversification

Avec 32 000 t de production de melons en moyenne chaque année, le melonnier s’est diversifié géographiquement et s’est lancé dans d’autres cultures.

Soldive a cinquante ans. Avec Maxime Fuzeau, trois générations de melonniers se sont succédé dans l’entreprise basée à Thouars en plein cœur du Poitou. Pierre a lancé les melons, Patrick, son fils, a pratiqué une politique de diversification géographique et s’est lancé dans de nouveaux produits. Ainsi, en 1981, Soldive investit le secteur de Royan (Charente-Maritime), puis la Guadeloupe en 1986, l’Espagne en 1987, le Maroc en 1992, Lunel à Montpellier en 1994, le Sénégal en 2006. En trente ans, le melonnier s’est adapté pour répondre dix mois sur douze à la demande de ses clients. Huit sociétés correspondant aux sites de production ont été constituées. Chacune d’elles commercialise ses produits à la société SA Soldive. Cette dernière est chargée de les vendre aux clients finaux, pour 70 % aux GMS et 30 % aux grossistes. Cette stratégie permet de s’adapter aux spécificités du terroir et d’atteindre un optimum économique. La production du Sénégal, par exemple, a pratiquement remplacé celle de Guadeloupe pour la métropole. Plus de 90 % des melons guadeloupéens sont destinés au marché local des Caraïbes. Une faible partie est livrée dans l’Hexagone en fonction des demandes spécifiques des clients. Les surfaces en Poitou-Charentes – qui ont culminé jusqu’à 1 200 ha dans les années 1995-1998 – ont diminué fortement dans les années 2000 pour se stabiliser à 700-800 ha aujourd’hui. « C’est toujours la météo qui fait le prix !, affirme Maxime Fuzeau. Or depuis 2006, le Poitou n’a pas connu de saison estivale extraordinaire. Mais néanmoins les bonnes années ont été plus nombreuses que les mauvaises. Aussi, nous ne modifions pas notre stratégie en Poitou pour l’instant. »
Soldive a choisi de cultiver uniquement du Charentais jaune, même au Maroc. « C’est un risque financier que nous assumons, estime-t-il, afin de toujours proposer des melons de qualité. Raison pour laquelle il a fallu attendre cinq ans pour que la production marocaine soit rentable. Avec le Sénégal, la problématique est la même. Ce n’est pas simple, mais l’aventure est belle ! »

Salades et autre diversification
La production d’autres f&l que le melon est apparue comme une évidence. Pour maintenir le personnel qualifié toute l’année sur l’exploitation, un verger de 50 ha a été implanté dans les années 80. Depuis quatre ans, en Charente-Maritime, un verger de 15 ha de pommes et de cerises a été converti en bio. « Comme pour le melon bio que nous produisons en France sur une petite surface et qui fournit 500 t environ, relate le dirigeant, cela permet à nos techniciens d’avoir une approche différente. Des passerelles entre les techniques sont possibles. Mais il est difficile avec des fruitiers d’arriver à un bilan économique positif. D’où notre questionnement cette année de le maintenir. » Un verger a aussi été implanté au Maroc sur 80 ha. Après les pommes, les salades ont été une opportunité en 1992. « La IVe  gamme était en plein développement, poursuit-il. Nous avons ainsi testé puis développé la production de frisées et de scaroles en Espagne afin de combler le manque de produit sur le marché français en hiver. A présent, nous cultivons tous les types de salades avec une forte spécialisation dans les jeunes pousses. » Sur un chiffre d’affaires qui varie selon les années entre 40 et 50 M€, la diversification, toutes espèces confondues, correspond à environ 20 % de l’activité globale. « Mais en Espagne, reprend Maxime Fuzeau, le chiffre d’affaires salades est équivalent à celui des melons. Et au Maroc, la moitié du tonnage est commercialisée sur place avec la possibilité pour les habitants de Marrakech de commander sur Internet. » Soldive a tenté la diversification en melon. En exclusivité, il cultivait la variété Yelor, à peau dorée et goût fruité exotique. L’objectif était de produire ce type-là sur une plus grande période de l’année. Or le semencier n’a pas réussi à développer d’autres variétés. Soldive a, en revanche, d’autres projets de diversification. En attendant, la récolte de melon se poursuit. Contrairement à l’an passé, la saison marocaine s’est bien passée. Celle d’Espagne, entamée dans la semaine du 13 mai, s’annonce plus difficile. Le très mauvais temps de Pentecôte n’incite pas le consommateur à croquer du melon.

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