Vallée de la Loire

Site de méthanisation et nouvelle serre pour Le Jardin de Rabelais

 Réduire sa facture énergétique est devenu le nerf de la guerre pour les serristes. Le spécialiste de la tomate cerise Pascal Delahaye l’a toujours pratiquée avec la récupération des eaux tièdes de la centrale nucléaire de Chinon, le biogaz aujourd’hui et l’installation de serres performantes. Cet été, 3 ha ultramodernes sont venus agrandir l’exploitation. Il s’agit d’une serre fermée qui permet de gérer précisément la température et l’humidité et de limiter la consommation d’énergie. Les premières récoltes de tomates ont eu lieu début décembre. Une unité de méthanisation, le MéthaRabelais sera construite en 2013 à Savigny-en-Véron pour être fonctionnelle début 2014. Elle devrait dégager 2,8 Mégawatt d’énergie par an et permettre de recycler 36 000 t de déchets issues de supermarchés, RHD, industriels de l’agroalimentaire et agricoles dans un rayon de 80 km autour de Chinon. Ce sera l’un des plus gros centres de production de biogaz pour la région Centre. D’un montant de 8,5 M€, ce site permettra d’assurer de façon autonome le chauffage des 12 ha de serres de Jardin de Rabelais (production de 2 500 t en 2012) tout en fournissant de l’électricité pour le réseau électrique. Jusqu’à présent, le gaz naturel assurait le chauffage des serres. L’eau à 85 °C était véhiculée par des tuyaux placés sous les gouttières. Pour soulager la facture énergétique, un second réseau d’eau à 35 °C provenait des eaux de refroidissement de la centrale nucléaire. Avec MéthaRabelais, cette eau tiède sera toujours maintenue et complétera l’eau chauffée grâce à la méthanisation. Sur le site de Savigny-en-Véron, un désemballeur est même prévu, ce qui permettra de recycler les emballages. Les résidus issus de la méthanisation, riches en minéraux et matières organiques, seront épandus sur les terres agricoles avoisinantes. Les émissions de CO₂ seront récupérées pour mieux valoriser la production en serre. Le Jardin de Rabelais approvisionne primeurs, GMS, épiceries fines (Hédiard) et toute l’Europe jusqu’en Russie. Son chiffre d’affaires (11,2 M€ en 2012) devrait atteindre 16 M€ l’an prochain.