Sifel 2005 : le dialogue est renoué
Le Sifel 2005 s’est tenu sur fond de crise économique et politique, avec, en toile de fond, le débat des relations entre producteurs et distributeurs .
Premières gariguettes, soleil, convivialité : la 26e édition du Sifel d’Agen s’est ouvert mardi dernier conformément à une tradition bien établie. Car le Sifel, c’est un peu la “rentrée” pour la filière fruits et légumes du Sud-Ouest. C’est là que l’on présente ses projets, que l’on prend de bonnes résolutions, et qu’on tire le bilan de la campagne passée.
“De mémoire de producteurs de fruits et légumes, je n’ai jamais connu de difficultés aussi importantes que celles de l’année 2004. Une année noire porteuse de désespérance”, souligne Guy St Martin, président du Sifel, en inaugurant la manifestation.
C’est donc sur fond de crise, économique et politique, que s’est tenu ce Sifel. Avec en toile de fond le débat des relations entre producteurs et distributeurs. Et l’annonce, quelques jours plutôt du verdict condamnant un agriculteur du département à six mois de prison ferme pour des manifestations ayant conduit au saccage de la plate-forme logistique d’Intermarché, n’a fait qu’alourdir un peu plus le climat. Des affiches étaient placardées dans tout le salon avec ce slogan : ‘Distribution = profits ; Paysan = prison”.
Le débat du mardi après-midi entre représentants des producteurs (tous les syndicats étaient représentés) de la consommation, et de la distribution (Jérôme Bédier et Luc Métral intervenaient en duplex de Paris) était donc fort attendu.
Pour les professionnels du Sud-Ouest, cette table ronde a au moins eu le mérite d’exister. “Le dialogue est renoué”, déclarait Daniel Soulage, sénateur de Lot-et-Garonne et auteur des amendements fruits et légumes de la loi sur le développement des territoires ruraux.
C’est aussi l’avis de François Lafitte, président de BGSO, et de Guy St Martin, qui, sitôt le débat terminé, décidaient de lancer “l’appel d’Agen”, une invitation au dialogue et à la reprise des travaux (lire encadré ci-contre).
Constat lucide ou excès d’optimisme : l’avenir, très proche, le dira.