Sica Saint-Pol : accélération de la segmentation
La Sica Saint-Pol (Finistère) a achevé la campagne 2005 avec un chiffre d’affaires en hausse de 8 % à 240 millions d’euros (350 000 t de vingt-cinq légumes différents). Un résultat qui fait oublier la catastrophique campagne 2004. Un marché fluide (aucun invendu) a permis d’écouler dans l’année 140 millions de choux-fleurs (première production de la Sica) dont 60 % à l’export.
Les artichauts ont connu “une année moyenne en prix” mais le marché a absorbé l’ensemble de la production, a commenté le président de la Sica, Pierre Bihan-Poudec.
Au chapitre des bonnes nouvelles, le président de la première OP légumes frais de France cite encore les légumes bio, les mini-légumes, etc., qui ont poursuivi leur progression des ventes.
En revanche, les producteurs de tomates ont subi une hausse de leurs charges fixes (énergie principalement) qui a absorbé la hausse du prix moyen annuel. Les producteurs de fleurs coupées de la Sica Kérisnel, branche spécialisée de la Sica Saint-Pol, sont logés à la même enseigne.
Effondrement des prix de vente de l’endive
A la Sica, c’est le secteur endives (70 producteurs, 8 % du marché national) qui fait craindre le pire. L’effondrement continu des prix de vente risque de conduire “dix à vingt producteurs à abandonner le secteur cette année”, se désespère le président de la Sica Saint-Pol. Un chiffre d’affaires en hausse ne masque pas une constante : la pression à la baisse des prix rémunère moins les cœurs de marché. Aussi la Sica prône-t-elle l’accélération de la certification des exploitations. Près de 150 d’entre elles (18 % de la production) sont agréées EurepGap, “nous visons les 350 d’ici à la fin de l’année (40 à 50 % des volumes)”.
La Sica recommande la segmentation par l’innovation. Il s’agit de faire “utile”, précise Pierre Bohan-Poudec. Exemple : un plus grand effeuillage des choux-fleurs permet d’en placer huit par colis, soit 30 % d’économie de coût logistique et de réduire les déchets chez la ménagère.