Sud-Est
Sica Edelweiss : « Année bissextile, année imbécile »
Suite aux mauvaises conditions climatiques, les cerises ont été les premières touchées, suivies par les abricots et le raisin.
« Année bissextile, année imbécile. » Jean-Pierre Ruel, président de la Sica Edelweiss, a fait son credo de cette citation, vendredi dernier à l’occasion de l’AG de la structure. Néanmoins, grâce à sa solidité financière, la Sica a pu faire front, mais, a-t-il précisé, « si cette situation perdurait plusieurs années, la Sica serait en péril. » A l’origine de ces difficultés, les conditions climatiques qui ont perturbé l’ensemble de la saison. Les cerises ont été les premières touchées obligeant à de nombreuses opérations de tri sans pour autant limiter les litiges. L’abricot touché par le gel est également en repli et surtout le raisin (2 920 t en 2008 contre 4 146 t en 2007) qui a subi une double conjoncture : un début de campagne correct puis de gros problèmes de commercialisation (défauts qualitatifs) dès la mi-septembre. Le tout couronné par la campagne des ONG qui ont détourné le consommateur et les acheteurs du raisin. « Ces ONG nous ont massacrés, a déclaré Jean-Pierre Ruel. En nous traitant quasiment d’empoisonneurs, les ventes ont cessé. Tous les efforts que la production consent pour un produit de plus en plus sûr et de plus en plus propre ont été anéantis. » De ce fait, la Sica Edelweiss fait partie de structures qui se sont portées parties civiles contre les ONG, demandant « de gros dédommagements car cette opération a dévalorisé le raisin et en particulier les AOC. » Dans les faits cela s’est traduit par d’importantes pertes. « La demande a été bonne jusqu’au 5 septembre. Puis avec cette affaire très médiatisée de pesticides, les ventes ont chuté brutalement. Avant cette affaire, nous sortions entre 8 et 10 t/j. Subitement elles sont tombées à 2 ou 3 t avec en corollaire des chutes de prix et des référencements, que ce soit au niveau de nos acheteurs habituels, des grossistes ou encore sur la longue conservation. » Au total, la Sica a traité 4 202 t de produits (avec une augmentation de 5 t pour les fraises) contre 5 336 t l’an dernier et son chiffre d’affaires est en léger repli, au-dessous de la barre des 10 M€ avec un déficit de 3 % compensé par les réserves, ce qui permet « d’aborder la nouvelle campagne sereinement. » Enfin dès cette saison, la Sica lance une étude de faisabilité pour la mise en place d’une branche bio.