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Serres : le contexte de l'énergie évolue

50 % du parc français de serres chauffées utilise la cogénération.

DE NOUVEAUX CONTRATS ET DES BLOCAGES ADMINISTRATIFS rendent l’avenir de la cogénération plus incertain.
© G. DUBON

« En garantissant un équilibre économique et une bonne visibilité, le contrat C13 a permis un déploiement important de cette technologie », souligne Ariane Grisey, du Ctifl. Mais le décret du 28 mai 2016 modifiant les conditions de rachat de l’électricité issue des cogénérations a changé la donne. Deux nouveaux contrats remplacent désormais le contrat C13 : le C16, pour les cogénérations de moins de 300 kWe et le CR16 pour les puissances de 300 kWe à 1 MWe. Pour les installations de plus de 1 MWe, le seul relais est assuré par un appel d'offres dédié aux cogénérations de plus de 12 MWe, inadaptées aux serres. « Le contrat C16 peut permettre à des structures de moins de 1,5 ha de s'équiper, constate Ariane Grisey. Mais pour la majorité des exploitations, qui ont besoin de cogénérations de plus de 1 MWe, il n'y a plus aucune garantie sur le prix de rachat de l'électricité ». Une piste pour l'avenir pourrait être l'autoconsommation de l'électricité produite, déjà possible en Allemagne pour les installations photovoltaïques. « Ce schéma commence à arriver en France et pourra être une solution pour les cogénérations à la fin des contrats » estime Ariane Grisey.

Blocages administratifs aux lourdes conséquences

Avant la parution du décret du 28 mai 2016, les demandes de contrat C13 ou C13R (installations rénovées) se sont accélérées, garantissant l’accès au contrat pour les détenteurs d’un Codoa*, à condition de réaliser les installations selon un délai cohérent. Mais depuis début 2017, plusieurs blocages administratifs ont été constatés. D’une part, la remise en cause, par la Direction générale de la concurrence, du décret sur les conditions d’octroi des contrats C13 et C13R pour les demandes de Codoa déposées entre le 1er janvier 2016 et le 29 mai 2016. D’autre part, le raccourcissement des délais d’achèvement des installations pour les Codoa 2015. « Ces blocages entraîneraient de lourds préjudices pour les producteurs, déjà très engagés sur la plupart des projets, souligne Alice Richard, de Légumes de France. S'y ajoute l’impossibilité de respecter cette nouvelle échéance compte tenu des délais d’approvisionnement des cogénérations et de raccordements électricité et gaz ». Plusieurs courriers ont été envoyés par Légumes de France à la Direction générale de l’énergie et du climat (DGEC, affiliée au ministère de la Transition écologique et solidaire), au précédent ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll et au cabinet de Nicolas Hulot. Les objectifs étant de trouver une solution pour les demandes de Codoa déposées en 2016, par l'octroi de conditions de rémunération et de délais de réalisation acceptables, et de rétablir un délai raisonnable de réalisation pour les demandes déposées en 2015. Les dernières réponses de la DGEC n'étaient toutefois pas favorables.

L'avenir de la cogénération étant incertain, les serristes se tournent donc vers d'autres énergies. Quelques unités de méthanisation ont été créées en Bretagne à partir d'élevages. Une autre piste est la récupération d'énergie fatale. Quelques installations de récupération de la chaleur d'incinérateurs d'ordures ménagères ou plus rarement d'industries sont déjà en fonctionnement et d'autres sont à l'étude. Un important projet de récupération de la chaleur d'un data center est ainsi à l'étude à Châteauroux. Par ailleurs, environ 160 ha de serres sont aujourd'hui équipés de panneaux photovoltaïques et d'autres projets sont engagés.

* Certificat Ouvrant Droit à Obligation d’Achat

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