Bananes-Pesticides
Semaine agitée dans l’affaire du chlordécone
L’étude du professeur Dominique Belpomme a entraîné de nombreuses réactions dont celles des autorités sanitaires et du secrétaire d’Etat à l’Outre-Mer, Christian Estrosi.
Depuis l’interview accordée le 17 septembre par le professeur Belpomme au Parisien, “l’affaire” du chlordécone a connu bien des rebondissements. Retour sur une semaine agitée.
• Lundi, 17 h 30 : Dans un communiqué, l’Union des Groupements demande la saisie de l’Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments). “Face à la gravité des propos tenus par le Dr Belpomme, il est urgent que les pouvoirs publics saisissent les comités d’experts compétents pour se prononcer sur la validité scientifique de son rapport”, écrit l’Union.
• Mardi matin :Dans une interview au Parisien, Christian Estrosi, secrétaire d’Etat à l’Outre-Mer, confirme les informations parues dans fld du même jour et indiquant l’existence de plusieurs rapports contestants les conclusions du rapport Belpomme. Selon le secrétaire d’Etat, ce rapport “est contesté par d’autres médecins qui ont adressé des courriers en ce sens au directeur de la Santé”.
• Mardi 10 heures : Conférence de presse du professeur Belpomme. Séance confuse, le professeur semble vouloir nuancer ses propres propos. Il insiste sur le fait qu’il n’existe pas lien établi entre chlordécone et cancer de la prostate. Les nombreux parlementaires antillais présents (tous socialistes ou apparentés) tiennent tous à prendre la parole. La conférence de presse tourne au meeting politique. Les députés paraissent eux aussi très embêtés par l’ampleur prise par la polémique et par ses conséquences aux Antilles. Pour l’agriculture bien sûr, mais aussi (et surtout ?) pour le tourisme.
• Mardi 15 heures : Conférence de presse des autorités sanitaires. Sont présents le directeur général de la Santé, la directrice de l’Afssa et le directeur de l’institut de veille sanitaire (InVs). Ce dernier explique qu’il “n’y a pas de catastrophe sanitaire aux Antilles” et que le rapport Belpomme “n’est pas un rapport scientifique “. Didier Hoursin, directeur de la santé estime qu’“on est aux Antilles face à une contamination environnementale importante” et que la question a “été identifié depuis de nombreuses années”. Pour l’InVs, “à ce jour, aucun lien n’a été démontré” entre l’exposition à ces pesticides et les observations sanitaires effectuées aux Antilles.
• Jeudi : En déplacement aux Antilles, Christian Estrosi annonce une prochaine mission dans les îles. Composée des directeurs de l’Afssa et de l’InVs, elle devra faire le point sur la réalité de la pollution et ses conséquences. Le secrétaire d’Etat a par ailleurs confirmé qu’il était favorable à la constitution d’une commission d’enquête parlementaire, répondant ainsi à une demande des députés socialistes. Il a enfin déclaré qu’il voulait savoir “si on a continué à utiliser le chlordécone après 1993”.