Scop : pour en finir avec l'angélisme
Le 7 juin, Eurotunnel a annoncé la vente de deux de ses trois navires exploités par la compagnie MyFerryLink et assurant les liaisons entre la France et l'Angleterre.
En 2012, Eurotunnel avait racheté les bateaux de l'ex-Sea-France, pour les louer à la société coopérative et participative (Scop) créée par les anciens marins de l'armateur et dont MyFerryLink était l'entité commerciale. A l'époque, Eurotunnel était un sérieux concurrent et l'offre maritime sur le Transmanche conséquente. Et certains se sont interrogés sur la pertinence de créer un nouvel opérateur qui ne serait pas propriétaire de son outil de travail. Aujourd'hui, l'armateur danois DFDS renforce sa position sur cette liaison : il va reprendre les deux navires et semblerait enclin à conserver les personnels, ce qui est le plus important. Le statut de Scop est très à la mode aujourd'hui. L'affaire MyFerryLink montre qu'elle n'est pas à l'abri des aléas économiques et qu'elle s'inscrit dans son milieu concurrentiel ; qu'elle est une entreprise comme les autres. Et qu'à ce titre, elle n'est peut-être pas la panacée économique à laquelle certaines bonnes âmes voudraient nous faire croire.