FRUIT LOGISTICA - Prix Fresh Export - Catégorie “Légumes”

Savéol exporte les saveurs de ses tomates

« Savéol exporte des tomates depuis une vingtaine d’années, précise Catherine Legal, responsable marketing chez Savéol. L’objectif est d’avoir un équilibre entre nos différentes familles de clients, la GMS française, les grossistes français et l’export. Et comme la tomate est un produit périssable et fragile, nous visons surtout les pays européens. »
En 2013, les surfaces de la coopérative située à Plougastel-Daoulas, dans le Finistère, étant stables avant un redéveloppement en 2014, les volumes devraient être à peu près identiques à 2012, voire légèrement inférieurs du fait de l’augmentation de la part dédiée à la segmentation.

Des goûts et des emballages différents selon les pays
A l’export, l’Allemagne est la principale destination avec près de 90 % des volumes commercialisés hors France. Savéol exporte aussi en Espagne, en Angleterre, en Italie, en Belgique, aux Pays-Bas et au Danemark. L’export concerne surtout les produits de segmentation, notamment les tomates cocktail et cerise. Les variétés anciennes, en particulier les fragiles comme Valentino, sont peu exportées. Et la demande varie selon les habitudes culturelles de consommation. Si l’Allemagne est très attachée à la cocktail ou au concept cœur-de-pigeon, l’Italie est plus demandeuse de cœur de bœuf et de torino et l’Espagne de tomates grappe et de cœur de bœuf. Alors que les tomates de couleur s’exportent bien en Angleterre, elles sont peu recherchées en Allemagne où les consommateurs préfèrent les tomates rouges classiques. « De façon générale, l’intérêt pour les produits Savéol repose sur le choix de variétés gustatives et d’emballages innovants, souligne Catherine Legal. Il y a une vraie fidélité à la marque liée à des variétés et des présentations spécifiques. »
Après la crise E. Coli en 2011 – très pénalisante pour Savéol comme pour les autres opérateurs français –, le groupe a retrouvé ses parts de marché en Allemagne en 2012. La capacité du groupe à répondre à de fortes exigences de traçabilité et les certifications qualité détenues ont été d’importants atouts. « Toute notre production est certifiée GlobalGap, une nécessité pour exporter partout en Europe, souligne Mélanie Delanoë, responsable export chez Savéol. Une partie, pour le marché anglais, est certifiée Nurture. Tous les sites de conditionnement du groupe sont certifiés ISO 9001. »
Si la crise E. Coli est déjà loin, le contexte n’est cependant pas toujours favorable à l’exportation. En Espagne, par exemple, Savéol ressent assez fortement l’effet de la crise économique. Et en Allemagne, le groupe est confronté à la tendance du “manger local”. « Les Allemands sont assez attachés aux produits locaux, constate Mélanie Delanoë. C’est pourquoi nous devons être à l’écoute de nos clients pour pouvoir toujours apporter un petit plus, en matière de variétés, de packaging, d’animations. Cela passe par des échanges très réguliers avec les acheteurs avec lesquels nous établissons de vrais partenariats et que nous rencontrons fréquemment. »

Explorer de nouveaux marchés, même lointains
Depuis quelques années, Savéol s’intéresse à l’Autriche et à des marchés plus lointains comme la Russie, la Pologne, voire le grand export. « Notre objectif est de nous développer dans de nouveaux pays », indique Mélanie Delanoë. La coopérative s’est ainsi implantée à Dubaï, dans des GMS haut de gamme. Et depuis 2012, elle exporte aussi en Russie, en Pologne et en Autriche. « En Russie, certaines catégories de populations moyennes et aisées recherchent des produits de segmentation haut de gamme », souligne-t-elle.
Deux commerciales se consacrent entièrement à l’export. Pour développer les ventes, la coopérative est de plus en plus présente sur les salons étrangers. Outre l’incontournable Fruit Logistica à Berlin, elle a pris un stand en 2012 sur le salon World Food à Moscou. Et vient en visiteur aux salons Fruit Attraction à Madrid et WOP Dubaï.
« Nous nous sommes rendu compte qu’il était très important d’être présents sur les salons, note Mélanie Delanoë. A condition de l’avoir bien préparé et d’avoir contacté les opérateurs auparavant. Un salon facilite la rencontre avec les acheteurs locaux. » Pour connaître les marchés, les deux commerciales export de Savéol font aussi appel aux études et déplacements organisés par Ubifrance. « Pour connaître le marché polonais, nous avons participé à une mission collective organisée par Ubifrance en Pologne, indique Mélanie Delanoë. Cela permet, en deux ou trois jours, de faire le tour du marché, de rencontrer des importateurs, de visiter des marchés de gros... Par le passé, nous avions participé à des missions en Irlande et dans les pays nordiques ».
La coopérative fait également appel aux chambres de commerce ou encore aux Volontaires Internationaux en Entreprise mis à disposition par le Conseil général du Finistère à Dubaï et en Hongrie. C’est l’ensemble de cette veille dynamique qui a été récompensée à Berlin par le prix Fresh Export.

La coopérative Savéol en 2012

• 150 producteurs
• 80 000 t de tomates (dont 60 % de segmentation)
• 1 500 t de fraises de Plougastel
• Faibles tonnages de concombres et de salicorne
• 20 % des tomates sont exportés.