Production
Salade : où est la sortie de crise ?
La filière semble encore loin d’en avoir terminé avec la crise. Cependant, les initiatives se multiplient, les rencontres en haut lieu aussi.
La mercuriale salade a été publiée lundi après plus d’une semaine et demi de suspension. Selon le SNM, le prix moyen producteur se situe autour de 20 cts/tête pour les laitues et la batavia. Le marché intérieur reste atone avec peu de demandes et des « clients très attentifs au prix », souligne Frédéric Chiron du SNM Châteaurenard. Ce qui sous-tend une forte concurrence au niveau de la 1 ère mise en marché comme des expéditeurs. En revanche, le marché à l’export est plus dynamique, notamment vers l’Allemagne, qui absorbe 60 % des volumes, d’où l’intérêt de garder ce marché. Globalement, la situation reste identique à celle qu’elle était avant le début de la crise et certains observateurs voient arriver avec crainte le plein champs du Roussillon. Pourtant, chacun s’emploie à trouver des solutions. Interfel a signé la semaine dernière un communiqué concluant qu’il « ne peut y avoir de solutions durables à la crise salade que si une organisation forte de la 1 ère mise en marché est mise en place dans un cadre interprofessionnel. » Une réunion entre producteurs et expéditeurs (27 venus de Châteaurenard et du Languedoc Roussillon) a été organisée jeudi. La section nationale salade, qui doit être reçue aujourd’hui mardi par le ministre de l’Agriculture, s’est félicitée de cette initiative : « cette réunion est à priori satisfaisante et donne de l’espoir dans les relations entre les acteurs de la 1 ère mise en marché pour la connaissance et la reconnaissance de la filière salade française par les Pouvoirs publics » souligne le communiqué. Les acteurs de la section interprofessionnelle embryonnaire ont convenu « de l’importance de davantage de dialogue entre les principaux acteurs de la filière. » De ce fait, une concertation téléphonique était annoncée pour ce matin. Par ailleurs, il est demandé « à l’ensemble de la distribution française de soutenir la production française » et il est vraisemblable qu’une aide à la destruction (la SN estime à près de 5 M de têtes le surplus qui engorge le marché) sera sollicitée auprès du ministre. Un ministre qui a reçu vendredi une délégation (syndicats, producteurs et opérateurs commerciaux exclusivement bucco-rhodaniens) conduite par Bernard Reynes, député-maire de Châteaurenard. « Nous avons été reçus par Michel Barnier, puis par son conseiller M. Martinez. J’ai demandé prioritairement des mesures d’accompagnement et plus de transparence sur les prix » Le ministre était informé du dossier et a exprimé son désaccord sur le problème de prix, amoral et choquant. Il a néanmoins réitéré sa demande d’une meilleur organisation de la production. « Nous attendons maintenant la venue à Châteaurenard de M. Martinez afin de réfléchir à la mise en place d’une structure de concertation et d’organisation pour anticiper les crises. Nous en sommes à la seconde, une troisième serait fatale à nombre d’agriculteurs. »