Salade : le coef’ diviseur
A l’heure où nous écrivons ces lignes (lundi 13 heures), ça cogite ferme au ministère de l’Agriculture et dans ses dépendances. La question du jour concerne évidemment l’application du coefficient multiplicateur pour la salade (lire ci-contre). En brandissant, jeudi dernier, la menace du coef', Dominique Bussereau a provoqué une belle pagaille dans la filière. Deux logiques s’affrontent en effet. La première, raisonnable et dépassionnée, tire d’une analyse froide du marché, que le problème n’est pas, cette fois, dans les marges de la distribution, que cette dernière joue plutôt le jeu et qu’il s’agit vraiment d’un déficit de consommation. C’est le point de vue de la section nationale, d’Interfel, et de la plupart des responsables nationaux. La seconde analyse est plus charnelle, plus passionnée, plus proche des humeurs du terrain. Il faut faire quelque chose, il faut donner un signal fort à des producteurs désespérés et puisqu’on n’a jamais utilisé le coef', essayons-le. C’est la demande des syndicats de Provence, soutenus par des Parlementaires qui cette fois semblent avoir l’oreille du ministre. Sans caricaturer, nous nous trouvons en fait dans la classique opposition entre Paris et la province, entre les “bureaux” et le “terrain”, le tout sur fond de campagne électorale, présidentielle bien sûr, mais aussi législatives. Attendons donc la décision du ministre, en souhaitant qu’elle soit conforme aux intérêts de la filière.