Saisonniers
Les images de ces saisonniers de la plaine de la Crau et de leurs conditions de travail ne vont pas servir à faire remonter la cote de popularité de la filière. Nous n’entrerons pas dans les détails des contrats de travail, des heures supplémentaires dues ou non, nous n’avons pas les éléments d’appréciation pour juger. Les autorités compétentes trancheront. Mais ce que l’on a vu des conditions d’hébergements est suffisamment éloquent. On ne peut pas se plaindre, souvent à juste titre, des distorsions de concurrence de certains pays et utiliser les mêmes méthodes. Ce n’est pas de l’angélisme que de l’écrire, c’est du simple bon sens. Quand on vise l’excellence comme l’ambitionne la filière française, ce doit être à tous les niveaux. L’exigence de qualité dépasse désormais la seule qualité du produit: c’est tout l’environnement d’une exploitation qui est concernée, y compris le facteur social. Sur ce point, l’État a sa part de culpabilité. Il est en effet regrettable de constater que c’est un référentiel international et d’origine privée (EurepGap) qui prenne en compte ces questions. Autre dossier, celui des saisonniers mis à disposition par une société de “services”. Il faut reconnaître que ce sont les syndicats agricoles (FNPF et FNPL) qui avaient les premiers révélés ce genre de pratiques à la suite de fax reçus par leurs adhérents. Là aussi, l’État n’avait pas bougé. Les producteurs, aujourd’hui, demandent aux Pouvoirs publics de “clarifier la situation”. Un représentant de la préfecture du Rhône semble confirmer “l’illégalité” de ces pratiques dans le milieu agricole. Mais dans ce cas, pourquoi ne pas en interdire la promotion auprès des agriculteurs?