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Rungis doit être un écosystème nnovant et exemplaire »

Stéphane Layani, président-directeur général de la Semmaris, détaille les actions menées pour faire du premier marché de gros français une référence économique, environnementale et sociétale.

FLD : Vous êtes depuis deux ans à la tête de Rungis. Comment envisagez-vous aujourd'hui le rôle du marché ?

STÉPHANE LAYANI : A mon arrivée, je me suis fixé comme objectif de faire de Rungis un vrai pôle de compétences au service des entreprises du marché et au-delà. Les concepteurs du marché ont su créer un véritable écosystème en rassemblant les opérateurs des Halles au sein d'un nœud logistique, concentrant et mutualisant les flux de produits frais. L'objectif du plan Rungis Green Business, lancé cette année, est de faire de Rungis un écosystème innovant et exemplaire du point de vue environnemental, économique et sociétal. Quarante-quatre actions ont été imaginées : passage de la flotte de la Semmaris au tout électrique, actions marketing autour des produits labellisés qui manquent encore de visibilité sur le marché... De plus, afin de générer de nouveaux relais de croissance, nous avons créé un catalogue de services recensant cinquante innovations pour les grossistes du marché, les Min en région ou les marchés à l'étranger avec, par exemple, l'installation de la fibre sur l'ensemble du marché pour disposer du très haut débit, très demandé par les opérateurs pour qui l'usage des tablettes se généralise ou la création d'un hôtel d'entreprises où il sera possible de louer un bureau à l'heure.

FLD : le secteur fruits et légumes est en pleine rénovation : nouvelle signalétique, nouvel éclairage, accès handicapés...

S. L : Nous avons privilégié une approche pragmatique. Les bâtiments n'avaient pas connu de travaux majeurs depuis quarante ans. Il a fallu moins de dix-huit mois pour mener à bien ce dossier qui pèse environ 9 millions d'euros. Le rôle de la Semmaris n'est pas de dicter la raison aux grossistes mais d'être à leur écoute et de donner l'impulsion. On discute du projet – un groupe de travail a ainsi été mis en place concernant l'éclairage des produits, sujet important pour les opérateurs – on prend une décision ensemble, et on l'applique. Même si au tout début il y a eu des revendications légitimes, au final, les bâtiments ont été rénovés et ils font la quasi-unanimité chez les grossistes.

FLD : la logistique est aussi une part importante de l'activité du marché...

S. L. : Le marché de Rungis sert 18 millions de consommateurs et il est incontournable pour l'Ile-de-France. Anne Hidalgo, maire de Paris, a assuré qu'il n'y aurait pas d'autre plate-forme agroalimentaire autour de la capitale. Et aux laudateurs de la proximité, j'aimerais juste rappeler que la production agricole francilienne couvre juste 1 % des besoins de la région. Nous ne partons pas de rien : les grossistes ont mis en place et optimisé des circuits de livraison pertinents sur la capitale. Il faut savoir orienter la logistique du dernier kilomètre dans le sens de la demande. Nous travaillons à stimuler une offre en camion propre pour intensifier la mutualisation des moyens chez les opérateurs. Nous sommes aussi conscients qu'il existe des goulots d'étranglement qui nous amèneront à proposer une programmation des arrivées et des départs sur le marché. A terme, Rungis devrait donc devenir une véritable tour de contrôle logistique.

FLD : Rungis fait partie des sites retenus pour les Cités de la Gastronomie. Quelle est l'implication du marché dans cette démarche ?

S. L. : Le projet est d'abord porté par les collectivités locales mais, naturellement, le marché soutient cette initiative dont il a été à l'origine. L'inauguration de l'avenue de la Gastronomie à Rungis avec le nouveau bâtiment F5C en est une concrétisation. L'avenue se positionne sur un axe qui mènera à la future Cité. Un grand concours d'architecture a été lancé pour requalifier les façades des bâtiments. La création d'une Ecole spécialisée menée par Alain Ducasse est par ailleurs une bonne nouvelle. Mais nous aimons aussi penser que Rungis est une cité de la gastronomie au jour le jour.

FLD : Que vous inspire aujourd'hui ce maillon de la filière qu'est le commerce de gros ?

Rungis sert 18 millions de consommateurs et reste incontournable pour l'ensemble de l'Ile-de-France.

S. L. : L'ensemble des activités des grossistes génère beaucoup de valeur ajoutée. Pourquoi Rungis performe-t-il mieux que les centrales d'achat en matière de fruits et légumes ? Parce que si celles-ci sont imbattables sur l'achat d'un produit précis en grande quantité, les marchés, qui participent à l'aménagement du territoire, offrent la diversité et l'intermédiation : Rungis participe au rapprochement de l'offre et de la demande dans un processus de face à face qui garantit le contrôle et consolide la confiance, indispensable dans la pratique commerciale. La disparition de l'intermédiation est d'ailleurs certainement à l'origine des problèmes de l'agroalimentaire français aujourd'hui.

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