Développement durable
Rougeline inaugure son navire amiral “durable” dans les Landes
Récupérer l’eau chaude d’un site pétrolier voisin, tel est le pari qu’ont remporté quatre jeunes producteurs du groupe Rougeline. Une serre qui sera bientôt leader en production dans le Sud.
Une serre géante dans les pins à quelques mètres d’un site pétrolier, cela surprend. « On nous a même pris pour des fous quand nous avons présenté le projet Tom d’Aqui ! », s’exclame Bruno Vila, l’un des quatre porteurs du projet de Parentis et président du groupe Rougeline. Pourtant, c’est aujourd’hui bien réel et gigantesque. La particularité de Parentis, c’est la récupération de chaleur par voie géothermique (l’eau chaude extraite du gisement pétrolier du groupe Vermilion), et un projet de récupération de chaleur via les torchères de soufre est actuellement à l’étude, en partenariat avec Verdesis (filiale d’EDF). Il serait possible de chauffer une serre plus grande et de récupérer de l’électricité. Les autorisations sont attendues. « Le site Tom d’Aqui a été dimensionné en fonction de la ressource en énergie », explique Bruno Vila. A terme, la serre s’étalera sur 17 ha pour une production de 10 000 t de tomates, et emploiera 200 personnes à 95 % d’origine locale. Elle bénéficie depuis un mois d’une station de conditionnement de 3 000 m2 dotée d’une toiture photovoltaïque (1,5 M€ d’investissements). C’est le projet de serre durable à la française, et bientôt la production leader en tomate dans le Sud. Et, même si l’investissement est déjà important (7 M€), il permet aux producteurs de rester compétitifs face à d’autres pays producteurs au coût de main-d’œuvre plus faible. C’est aussi une construction digne du Grenelle : toiture photovoltaïque, récupération d’énergie fatale, emploi local favorisé, fournisseur à majorité en Aquitaine. « Parentis, c’est en quelque sorte la vitrine de ce que l’on peut faire demain chez Rougeline », ajoute-t-il. A ce jour, la serre s’établit à 6,5 ha et produit de la Cœur de bœuf et petits segments. Vendredi dernier, les quatre porteurs du projet, Robby Wright, Vincent Audoy et les deux frères Bruno et Franck Vila, ont inauguré les lieux et annoncé avoir obtenu l’accord pour une extension de 3,5 ha d’ici fin 2011 (3,5 M€). Rougeline aurait d’autres projets à l’image de Parentis. Avec une volonté de trouver des sites de récupération d’énergie fatale. Dans le Languedoc-Roussillon, près de Perpignan, 40 ha de serres de tomates et de concombres seraient envisagés, couplés à l’usine d’incinération de Calce. A Istres, de 17 à 20 ha de prévu via un partenariat avec un industriel recyclant du bois. Plus près, dans les Landes à Morcenx, 10 ha avec la société Europlasma. « Il nous fallait un nouveau mode de production, tout en restant compétitifs. Nous l’avons trouvé en tablant sur la réduction de notre facture d’énergie ».