Normandie
Rouen fête dignement les 40 ans de son Min
Une centaine de personnes ont débattu de la place et du rôle des Min et, par extension, de celle des grossistes.
C’est un anniversaire studieux que les gestionnaires du Min de Rouen avaient organisé pour le 40 e anniversaire du marché. Une centaine de personnes se sont retrouvées jeudi dernier et ont pu assister aux deux tables rondes programmées. Les invités ont essentiellement débattu de la place et du rôle des Min, et par extension de celle des grossistes.
« Il me paraît difficile qu’il y ait une grande concentration de population sans Min, sinon ce serait la loi de la jungle », a expliqué Yves Durand, député-maire (PS) de Lomme (Nord) et président de la FFMin. Encore faut-il pouvoir protéger le statut des Min. Ce qui n’est pas si facile car « la classe politique est un peu loin des préoccupations de nos Min », constate Valérie Fourneyron, députée-maire (PS) de Rouen (Seine-Maritime) et présidente du Min. D’où l’importance de la mobilisation des élus concernés au moment où la France s’apprête à inscrire dans son droit la directive Bolkestein sur les services. « Il faut que la transposition française de la directive nous permette de garder le périmètre de référence pour que la concurrence puisse s’organiser au sein des territoires », a indiqué Valérie Fourneyron. Un dossier qui serait bien engagé : « Je crois que nous sommes sur la bonne voie », a annoncé Yves Durand. Mais cette affaire de la directive Bolkestein, comme celle des normes de commercialisation, conduit les dirigeants des Min à regarder vers Bruxelles. « L’ensemble de nos marchés de gros doit être soudé et vigilant à ce qui se passe à la Commission européenne. Nous devons y être actifs, présents et reconnus », a déclaré Marc Spielrein, PDG de la Semmaris.
Quant à la place des grossistes, Gilles Vignaud, président de l’UNFD et d’Interfel, a demandé « au commerce de gros d’évoluer et de prendre davantage en compte les attentes du commerce de détail. Ou le commerce de gros s’inscrit dans une démarche d’acteur des terroirs, ou il s’occupe des terroirs du monde, et alors il disparaîtra. » Président de l’UNCGFL, Bernard Piton n’a pas souhaité « répondre à la polémique par la polémique. » Il a défendu la capacité des grossistes « à prendre des engagements vis-à-vis de la production pour apporter aux détaillants des produits différenciants. »