Rio + Vain ou Rio - 20 ?

Alors même que 8 Français sur 10 estiment que la question du développement durable et de l’environnement constitue un critère important de leur comportement d’achat, le Sommet de Rio s’est achevé sur un consensus mou, réaffirmant des engagements déjà pris il y a vingt ans. L’organisation mondiale pour l’environnement ne verra pas le jour, contrairement à ce que souhaitait la France... A Rio, plusieurs chefs d’Etat ou de gouvernement n’avaient même pas fait le déplacement (Obama, Merkel, Cameron...). Or, pour éviter de revivre le fiasco du Sommet de Copenhague de 2009, l’accord de Rio avait été validé avant même le début du Sommet. Malgré toutô, les piliers du développement durable n’ont pas été oubliés et une déclaration d’objectifs a vu le jour, mais rien n’est établi de manière chiffrée. Il faudra donc que les positions et les actions fortes soient prises en dehors des tables rondes. Une évidence me direz-vous. Il faudrait être naïf pour croire que ces grands sommets permettent des avancées à l’image de leur taille. Pour autant, en vingt ans, le développement durable, la protection des ressources naturelles, l’équité et la sauvegarde des emplois sont devenus fondamentaux. Si ce Sommet n’a pas rempli toutes les espérances, il aura eu le mérite d’exister. Qui aurait pu imaginer il y a vingt ans que l’on prendrait en compte la protection de l’environnement, la biodiversité, que la lutte contre le gaspillage aurait une telle importance ou que l’on favoriserait autant l’ancrage territorial des entreprises ? Remettre l’agriculture au cœur des enjeux économiques, quelle région la symbolise autant que l’Euro-Méditerranée ? Et quoi de mieux pour en débattre que les tables rondes du Medfel ? C’est à Perpignan qu’ont été abordés les enjeux de développement démographiques, de dépendance des pays du Sud en termes de sécurité alimentaire et de changements sociétaux. C’est là-bas qu’ont été reposés les fondements des échanges commerciaux avec les pays du pourtour méditerranéen, que les fondements de la future politique agricole commune ont été abordés. Car malgré la crise, le commerce extérieur européen perdure et certaines productions sortent leur épingle du jeu. L’Europe a donc une carte à jouer en tant que partenaire commercial solide et durable, mais elle ne sera pas la seule. Mais quels seront ses moyens demain ?