Couverts végétaux : que montrent les essais réalisés dans le Rhône ?
La pratique du roulage de couverts végétaux avant implantation des cultures est étudiée dans le cadre d’essais de la Serail, station d’expérimentation légumière de Rhône-Alpes. La station étudie également la rentabilité des exploitations maraîchères sur petites surfaces.
La pratique du roulage de couverts végétaux avant implantation des cultures est étudiée dans le cadre d’essais de la Serail, station d’expérimentation légumière de Rhône-Alpes. La station étudie également la rentabilité des exploitations maraîchères sur petites surfaces.
Entre 2020 et 2022, la Serail a mené une expérimentation en lien avec la pratique du maraîchage sur couverts végétaux, sans utilisation d’herbicide. L'objectif : acquérir des références sur la pratique du roulage de couverts végétaux pour pouvoir y implanter des cultures en pratiquant un travail du sol réduit à la ligne de plantation, technique également appelée strip-till. Au début du projet, la station a autoconstruit un rouleau faca de type « Roloflex » pour un coût global de 6 500 € dans les locaux de l’Atelier paysan à Renage (Isère).
Le seigle et le triticale, un duo gagnant
Le but de la campagne d’essais 2021 était de repérer l’impact de la dose de semis, du stade des couverts à la floraison - après le remplissage des grains - ainsi que la nature des espèces composant les mélanges sur l’efficacité du roulage. Le mélange de seigle et de vesce, semé à 120 kg/ha, a produit plus de biomasses sèches et une meilleure compétitivité vis-à-vis des adventices, contrairement à l’association de blé et de pois et d’avoine et de féveroles. En 2022, le triticale a été intégré au banc d’essai.
Après deux années d’expérimentation, la Serail a pu conclure que, dans les conditions de l’expérimentation, la date de semis du couvert n’a pas avancé celle du roulage. Elle a toutefois eu un effet sur la biomasse sèche des couverts. Les conditions climatiques de la région empêchant le roulage avant le 15 juin pour les espèces évaluées dans le projet, il serait donc possible d’envisager d’implanter des choux ou des poireaux après un roulage. Concernant le désherbage, des passages manuels doivent être prévus pour une bonne gestion des repousses du couvert dans la culture suivante. Le projet a également montré que des espèces hautes comme le seigle et le triticale sont des bonnes candidates pour la pratique du roulage. La longueur importante de leurs tiges favorise l’action des couteaux du rouleau, privant ainsi la plante d’une quelconque ressource pour repartir.
Léa Rochon
Quid des petites surfaces ?
Le maraîchage sur petites surfaces séduit de plus en plus les nouveaux installés. Selon la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab), en 2013, 58 % des porteurs de projet installés sur ce type de maraîchage étaient non issus du milieu agricole. Pour aider ces derniers à calculer la viabilité de leur exploitation, la Serail a conduit l’expérimentation Mips AuRA (systèmes de maraîchage intensif sur petites surfaces). La station a démontré que « les forts investissements de départ et l’augmentation de la surface sous abri semblent permettre d’obtenir un résultat positif pour le système en petite surface ». Les chiffres d’affaires mesurés sont en moyenne plus élevés dans le système petite surface avec 8,70 €/m² contre 6,30 €/m² pour le système classique. Le temps de travail mesuré sur petite surface est néanmoins plus conséquent : 20 min/m² développées contre 11,6 min/m² sur surface classique.