Produits d’import
Retards, litiges et pertes en production ont mis les nerfs à rude épreuve
Le commerce a été très perturbé, aussi bien par les retards logistiques que par les fortes pluies dans le basin méditerranéen. Aux pertes de récolte s’ajoutent les retards de plantation.
Les difficultés de circulation dans l’Ouest et le Nord ont causé le blocage de milliers de camions durant deux jours. Certains sont revenus à leur point de départ après des litiges à l’arrivée. Quelques enseignes imposant maintenant la date d’emballage sur chaque colis, des fournisseurs ont donc dû tout réétiqueter.
Par ailleurs, après des pluies très intenses, la marchandise arrivant d’Espagne et du Maroc est plus rare et plus fragile. Le gel en Espagne et dans la Vallée du Rhône a touché les variétés d’abricots à floraison précoce mais sans gros dégâts.
Outre les problèmes de transport, le temps froid a freiné les ventes de fruits d’hémisphère Sud. En poire Williams, l’entrée en consommation est ralentie, surtout en Allemagne et en Suisse. L’échelle des prix est un peu plus large pour l’Afrique du Sud. Cette origine débute la Beurré Hardy, la Comice et l’Abate Fetel. Ces deux dernières variétés sont aussi en vente en provenance du Chili et d’Argentine.
En pomme Gala, malgré les prix élevés, certains importateurs ont engagé de gros programmes d’importation en provenance du Chili. D’autres ont été plus réticents au regard du prix de revient qui atteint 1,30 e. Mais l’origine Chili reste incontournable pour servir les marchés continentaux. Le calibre moyen étant comme souvent assez faible en Afrique du Sud, le plus gros de l’offre est destiné aux marchés anglais et scandinaves.
Pertes de récoltes
Les prix de la fraise font le grand écart. Ils ont lourdement chuté, jusqu’à 1,20 € départ le kilo. Ils avaient culminé jusqu’à 3 € en début de mois car la marchandise manquait pour servir les promotions. Mais les pluies causent de tels problèmes de qualité que la demande ne suit plus. Freshuelva estime les pertes en production entre 25 et 30 % du potentiel et jusqu’à 40 % actuellement. Malgré tout, il a fallu dégager plus de mille palettes qui étaient bloquées à Perpignan en milieu de semaine dernière. En framboise, la récolte débute en Tulameen qui reste la première variété de printemps malgré sa coloration claire. En myrtille, de gros arrivages tardifs du Chili ont pesé sur la tendance.
La météo n’est pas très favorable aux ventes de melons qui ne cotent guère plus de 2 € à Perpignan. Pourtant, l’offre est limitée. Les surfaces auraient légèrement baissé en cultures sous serres à Dakhla qui pèse environ 250 ha et jusqu’à 800 ha dans les autres régions. Les abandons sont si nombreux qu’un tiers du potentiel a disparu. Par ailleurs, les pluies et le gel ont retardé les plantations en Espagne et dans le Languedoc. Il est tombé jusqu’à 180 mm d’eau en une journée dans le Campo de Carthagena et près de la Camargue. Des légumes de plein champ comme le brocoli risquent d’être un peu plus rares cette semaine.
Au Maroc, après cinq jours de pluie sur Agadir, l’arrêt des récoltes met le marché des cultures de plein air sous pression.