Résidus de pesticides : le poivron d’Espagne au cœur de la tourmente
L’histoire se répète. Comme en janvier 2000, le poivron d’Espagne fait de nouveau l’objet d’alertes européennes concernant la présence de résidus de pesticides.
L’affaire est assez grave pour que la répression des fraudes consigne de nombreux lots chez les grossistes qui effectuent soit une analyse si le lot est dépourvu de certificat, soit une contre analyse si le certificat est suspect. Pour être valable, ce dernier doit comporter à la fois le nom du producteur et le numéro de la parcelle.
A Perpignan, le syndicat des importateurs a réagi au message d’alerte émis le 16 janvier. Il a lancé une procédure d’urgence qui vise à contrôler à nouveau des lots a priori sains puisque tous doivent l’avoir déjà été en Espagne. Dans la région d’Almeria, c’est la Guardia Rural qui est mobilisée : depuis la fin décembre, des patrouilles en véhicules tout terrain et en motos contrôlent les mouvements du poivron. Et de nombreuses parcelles ne seront pas récoltées.
Présence d’un insecticide interdit en Europe
C’est que l’affaire est des plus embarrassantes. Elle a pris naissance le 20 décembre dernier lorsque le service des contrôles du Land allemand du Bade Wurtemberg (www.cvua-stuttgart.de) a annoncé avoir découvert la présence d’un insecticide dont l’usage est interdit en Europe, l’Isofenphos Méthyl. La présence de résidus a été détectée dans 60 % des quinze lots originaires d’Espagne, alors que les autres origines étaient exemptes de tout reproche.
Pour 40 % des lots testés, le taux dépassait la limite de détection (0,01 mg par kilo) avec des taux de 0,023 à 0,067 mg par kilo. Ce n’est qu’à la mi-janvier que le laboratoire a dû valider une méthode d’analyse pour la recherche de cette matière active, de la famille des organo-phosphoré, un neuro-toxique. Bien que son profil de risque toxicologique ne soit pas connu, ce pesticide est qualifié de très toxique, tout comme l’Isofenphos Ethyl.
Selon le CVUA, l’Isofenphos Méthyl a très vraisemblablement été produit en Chine. Il a ensuite été importé et appliqué en toute illégalité.
D’autres alertes ont également été lancées par différents pays concernant la découverte de lots traités à l’Irofem Fosmetil. Cet insecticide interdit aurait aussi été importé de Chine et répandu dans une dizaine de parcelles de la région d’El Ejido.