Distribution urbaine
Réglementation et taxe sur le transport routier sont les bêtes noires des grossistes
La Confédération française du commerce interentreprises s’est penchée sur les épineux dossiers de l’approvisionnement des centres-villes et de l’écotaxe poids lourds.
Pour la 4e édition de son forum la semaine dernière, la CGI (Confédération française du commerce interentreprises) avait choisi comme thème la distribution en centres urbains et l’annonce de la nouvelle « écotaxe » appliquée au transport routier, prévue pour 2013. Approvisionner les centres-villes est une activité importante pour les grossistes : le métier totalise 80 000 camions et les coûts liés au transport représentent environ de 2 à 3 % du coût du produit. La conférence a permis de faire un large tour d’horizon des pratiques et des expériences. Rapidement, le débat tourna sur la pertinence des centres de distribution urbains (CDU) : « Ce n’est pas une mauvaise idée, concède Jean-Baptiste Thébaub, du cabinet Interface Transport, mais il y a peu de concrétisations, quelquefois faute de disponibilité foncière. Et encore faut-il placer un CDU au bon endroit, sur le trajet des transporteurs, ce qui n’a pas toujours été le cas... » La réglementation s’est alourdie sur le plan environnemental : « On assiste à une diabolisation du camion, souligne Christian Rose de l’AUTF (Association des usagers de transport de fret). Pourtant, pour la livraison en centres-villes, il n’y a pas d’alternative. » La menace du moment est “l’écotaxe poids lourds” : elle s’appliquera aux véhicules de plus de 3,5 t sur le réseau routier national non concédé et certains itinéraires départementaux et communaux. Les grossistes sont vent debout contre elle : « Nous ne sommes pas transporteurs, souligne Alain Schnapper, directeur technique et logistique de Pomona, nous ne pourrons donc pas imputer cette taxe en pied de facture. Alors, ce sera sur notre marge. Cela introduit une distorsion de concurrence avec le modèle Cash-and-Carry, que l’on sait par ailleurs moins performant en terme de bilan carbone. » La possibilité de répercuter cette taxe sur le bénéficiaire du transport, le client du grossiste, est décriée : « Dans le cadre d’une tournée, qui supportera la taxe, le premier livré ou le dernier ? Et sur quels critères s’établira le choix ? », s’interroge finalement Christian Rose.