Etat des lieux
Régis Hochart remet son rapport sur le devenir de la production fruitière en France

« M on rapport ne donne pas la position du ministère, il est un élément à apporter à la profession, dans la mission d'Interfel de préparation des Assises des fruits et légumes », indique Régis Hochart après avoir remis son rapport à Stéphane Le Foll, le 20 janvier sur le devenir de la production fruitière en France. « Parmi les constats que je dresse, la production nationale de fruits fournit de moins en moins le marché intérieur et cette production est en baisse. A l'export cela fonctionne car il y a une valorisation des fruits. On vend globalement à des prix export supérieurs au prix moyen national. C'est un marché rémunérateur. Au niveau national, la production française n'est pas compétitive en entrée de gamme car on trouve des produits importés moins chers. » Certains fruits ne vont pas si mal : abricot, pomme, kiwi. Les fruits les plus menacés sont la poire, la pêche et la nectarine. Il note une spécialisation forte et régulière de la production. La main-d'œuvre est plus chère qu'ailleurs, et les phytos donnent une disharmonie de concurrence avec les pays extracommunautaires et, dans une moindre mesure, intracommunautaire. « Sur la main-d'œuvre et les phytos, la profession est sur la défensive, il serait préférable de se positionner sur des fruits de milieu de gamme ou haut de gamme, avec une identification claire : régionale, variétale, de terroir, une marque collective, marque privée... » En phytos, la filière doit avoir des visées à quinze ans. « Il y a deux solutions : jouer la course en tête avec moins de phytos (conduite du verger, densité, allongement de gamme, variétés plus résistantes, système bio-contrôle, bio-agresseurs) et puis il y a le zéro résidu. Aucune des deux ne s'exclut. » Et il faut répondre à la demande de produit locaux. Pour cela Régis Hochart propose de redévelopper des vergers dans des régions où ils ont disparu. « Les territoires administratifs ont un vrai rôle à jouer. Les régions se retrouvent à avoir une politique agricole commune à gérer ».