Produits d’import

Redistribution des cartes dans l’hémisphère Sud

 Les importateurs de fruits de contre-saison s’apprêtent à traverser quelques turbulences après le déficit de décembre. En provenance du Chili, où le froid et la pluie réduisent d’offre, la progression des volumes est attendue fin janvier. L’Afrique du Sud, qui a bénéficié d’un contexte favorable en décembre, s’apprête à affronter une concurrence un peu plus vive de son éternel concurrent d’Amérique du Sud. Toutefois, l’Afrique du Sud garde le bénéfice de la précocité, de la proximité et de coûts plus bas, en production et aussi sur le volet logistique. Seul bémol, la parité du rand a pris 10 % en quelques semaines face à l’euro. Dans le même temps, les frais de main-d’œuvre progressent d’au moins 10 % suite aux révoltes des travailleurs saisonniers migrants dans la région du Cap en novembre dernier. Toutefois, on reste en dessous des 200 e/mois, soit moins du tiers des coûts salariaux du Chili et d’Argentine.
En bigarreaux, la récolte au Chili a été revue en baisse de 37 % à 45 000 t contre 72 000 t de prévisions. Du fait de la fragilité des fruits, les exportations vers l’Europe devraient baisser de plus de 40 %. De plus, les marchés nord-américains et chinois sont de loin les plus porteur. Les fêtes du Nouvel an Chinois – ou fête du Têt au Vietnam – ne débuteront que fin janvier car le changement d’année est le 10 février. Le déficit touche aussi les autres fruits d’été.

Concentration en Argentine
Par ailleurs, l’Argentine annonce de bonnes récoltes de fruits d’été. Toutefois, le premier débouché est l’industrie. A l’exportation, le marché brésilien reste quasiment fermé pour des raisons phytos. Cette situation est source de grande inquiétude alors que débute la récolte des fruits à noyau et des raisins. Le déficit de la récolte de pomme est confirmé. Les surfaces de fruits à pépins sont d’ailleurs en nette baisse depuis trois ans. Un seul opérateur, Kleppé, parvient à faire progresser son verger alors que les autres réduisent la voilure. La reprise des actifs de Salenstein est en cours. Salenstein était encore récemment le cinquième exportateur. De son côté, le leader Expofruit, contrôlé par Univeg, a cédé une partie des vergers qui ont été repris par le PDG d’Univeg lui-même... Au Brésil, on annonce aussi une baisse de récolte d’environ 30 % en pomme.
Du côté des fruits exotiques, le marché du litchi s’est assez bien comporté. Les baisses de tarifs consenties sur le second bateau permettent de débuter l’année sans stock. Les prix sont vite repassés au-dessus de 2 €.

Nouvelle valse des étiquettes
La valse des étiquettes se poursuit en légumes méditerranéens. La courgette mène de loin le bal des hausses qui sont plus modestes sur le reste de la gamme. En tomate ronde, les prix sont juste remontés à une moyenne de 0,80 €. L’offre de haricot est suffisante pour maintenir les prix autour de 1,50 € en coco et jusqu’à 2 € en filet. Sur Almeria, les calendriers de production sont en avance. En tomate, cette avance liée au temps doux est compensée par la maturité plus tardive des nouvelles variétés, surtout en grappe.