Recettes et amalgames

Aucun lien avec l'actualité et la lutte acharnée de Greenpeace contre les pesticides : notre dossier du mois consacré au bio était prévu depuis près d'un an. Les ventes de produits issus de l'agriculture bio continuent tranquillement leur progression. Que l'on y soit plutôt favorable ou réfractaire, c'est un fait. Qu'est-ce qui fait que le bio progresse, alors que nous sommes dans un contexte économique peu propice ? Y a-t-il des recettes à adopter dans la filière fruits et légumes ?
• Recette n° 1 : S'unir pour mieux régner
On ne le croirait pas à voir comme ça, mais dans le bio, comme ailleurs, et particulièrement dans la filière fruits et légumes, la concurrence existe. Et elle est parfois rude entre les différents opérateurs. Mais les acteurs du bio réussissent à passer outre ces différences pour parler d'une seule voix et se faire entendre. Ils savent s'unir autour de ce qui les rassemble plutôt que ce qui les divise.
• Recette n° 2 : Tirer le produit vers le haut pour justifier son prix élevé
Le bio est cher. Peu de personnes, consommateurs comme professionnels, diront le contraire. Faire du bio revient plus cher alors, pour les acteurs, pas question de minimiser son prix. Le véritable enjeu : justifier le prix… en privilégiant une qualité exemplaire. Il faut que le consommateur en ait pour son argent.
• Recette n° 3 : Communiquer et encore communiquer…
S'il y a un secteur qui sait bien communiquer, c'est bien le bio. Là encore, le secteur parle d'une seule voix. Alors qu'il a été prouvé maintes fois que la consommation des fruits et légumes est favorable à la santé, le bio ne peut s'appuyer que sur peu d'enquêtes. Aucune étude ne justifie actuellement que le bio est meilleur pour la santé comme le souligne le dernier rapport du Conseil national de l'Alimentation datant de mars 2015. Pourtant le consommateur en est persuadé. Si on lui propose le même produit à prix (quasi) identique, l'un conventionnel, l'autre bio, il optera sans hésiter pour le bio (et il aura en plus l'impression de faire une bonne affaire).
C'est aussi pour cela que nous avons appelé notre dossier “Le bio progresse et les amalgames subsistent”. Les confusions sont multiples sur le bio dans la tête du consommateur (qui confond par exemple bio et local)... Mais aussi dans celles de certains acteurs du bio qui pensent encore que les pesticides et la culture conventionnelle n'ont pas évolué depuis leurs débuts et que les contrôles n'existent pas chez les producteurs traditionnels.