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Maine-et-Loire
Quid des marchés de fin de journée?

En Maine-et-Loire, la ville de Beaupréau teste le concept du marché de l'après-midi depuis cinq ans. Deux autres communes lui ont emboîté le pas. Le contexte ne donne pas toujours de bons résultats.

En Maine-et-Loire, trois communes ont ouvert des marchés de fin de journée, une solution recherchée par les municipalités pour redynamiser le centre bourg. La réussite est mitigée. La Jubaudière, 1 250 habitants, accueille tous les jeudis soir un marché depuis septembre 2014 dans une ancienne supérette fermée en 2008. Comme de nombreuses petites villes françaises, cette commune du Pays des Mauges – réputée pour ses fabriques de chaussures et ses charcuteries – voit passer un flot de voitures (4 000/jour), sans que les automobilistes ne s'y arrêtent. « Les Jubaudois ont pris l'habitude de faire leurs courses à Jallais (3 000 habitants) au Nord ou au May-sur-Evre (4 000 habitants) au Sud où s'est construit un supermarché, analyse Jean-Michel Subileau, conseiller municipal. L'idée a été d'abord de réaménager le secteur en très mauvais état. » Une coiffeuse s'est installée dans l'ancienne supérette, multipliant par quatre ses nouveaux clients. Puis ce fut le tour d'un bar tabac presse en 2011 avec l'agrandissement du bâtiment et d'un boulanger en 2013. Mais cette concentration de commerces ne suffit pas à faire décoller le marché. « Nous avons arrêté la publicité, affirme l'élu. Nous développons en revanche des animations toutes les semaines (crêpes, verres de cidre gratuits…). Il paraît qu'il faut deux ans pour installer un marché. »

Une préférence pour le marché

Romuald Pipereau, détaillant en fruits et légumes, est l'un des huit commerçants présents dans ce marché couvert. « Je ne crois pas beaucoup à son développement, regrette-t-il. Au début, nous avions environ cinquante clients mais, cet hiver, le nombre est tombé à trente. Le panier moyen est faible en cette période hivernale, de l'ordre de 6 ou 7 € lorsque, sur les autres places, il est de 10 € comme à Beaupréau. » Romuald Pipereau commercialise aussi ses produits au marché de Beaupréau le vendredi après-midi. Il tient avec sa femme le CocciMarket de May-sur-Evre et vend des fruits et légumes sur les marchés, sauf le lundi. Il s'approvisionne deux fois par semaine sur le Min de Nantes. « Nous proposons des produits de qualité, souvent labellisés comme la pomme du Limousin ou le raisin de Moissac, les kiwis du Lot, des ananas transportés par avion, de la mâche en vrac, argumente-t-il. Dans notre magasin, le débit est beaucoup moins important que sur les marchés. Très souvent les Maytaises viennent s'y approvisionner plutôt qu'au magasin. » Histoire de convivialité.

L'invention du drive ambulant

Beaupréau, 6 000 habitants, a plus d'expérience en la matière. Le marché de soirée le vendredi existe depuis cinq ans avec huit commerçants au minimum. Les abonnements ne sont pas rédhibitoires (de 1,30 à 2,10 € contre 5 €, voire 7,50 €, la place pour d'autres villes du département). « Depuis 2010, l'évolution est positive même s'il existe des périodes creuses notamment en hiver, raconte Pascal Libeau, garde champêtre. Le mauvais temps rebute les non-habitués. Les commerçants avoisinants sont satisfaits, le centre bourg reprend vie. » A Doué-la-Fontaine, 7 500 habitants, la ville située à une quarantaine de kilomètres au sud-est d'Angers, opte également pour un marché de fin d'après-midi depuis septembre 2014. Seuls les producteurs y ont accès. Un comité spécial a été créé avec les Chambres de commerce et d'agriculture pour mettre en place le marché de fin d'après-midi.

Des flyers ont été distribués dans les boîtes aux lettres, deux grandes banderoles annoncent le nouveau marché et rappellent celui du lundi matin. « L'automne a bien démarré, souligne Jacques Grellier, 2e adjoint du maire en charge de la vie locale. Mais cet hiver, le nombre de producteurs a été divisé par deux. Et le choix en fruits et légumes s'est réduit. » Les abonnements sont de 0,30 €/ mètre à la journée ou au trimestre. Roger et Joëlle Brémond, producteurs dans cette même commune, ont saisi cette opportunité pour réaliser leur premier marché. Ils s'exercent néanmoins au commerce depuis déjà plusieurs années. Ils confectionnent des paniers (au minimum une dizaine par semaine) en fonction des besoins du client. Ils les distribuent avec leur camion chez les Douessins le mardi soir mais aussi dans une commune proche, à Aubigné-sur-Layon, tous les mercredis soir. Une sorte de drive ambulant en quelque sorte. Les consommateurs prennent aussi leur panier sur le marché et peuvent commander sur leur site “Le petit coin de campagne”. Céréalier sur 70 ha, Roger Brémond pratique le maraîchage seulement depuis trois ans sur 1 ha.

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