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Le point de vue de l'expert
« Qui pilote la supply chain des fruits et légumes? »

Le transport routier sous température dirigée connaît une passe difficile : concurrence, relations tendues avec les clients, coût, écotaxe..., les sujets sensibles affluent.

Jean-Paul Meyronneinc, délégué général des transporteurs sous froid, craint de voir dans l'année 2014 la confirmation du recul du pavillon routier français face au retour d'une concurrence forte des opérateurs espagnols.

FLD : Quels sont les grands enjeux pour les professionnels du secteur ?

JEAN-PAUL MEYRONNEINC : Pour les transporteurs spécialisés dans le secteur des fruits et légumes, la question de fond est de savoir qui, de l'expéditeur ou du distributeur, à la main sur la logistique et le transport. On note le développement de l'intervention de la distribution très en amont de la supply chain. Cela peut se comprendre par leur volonté légitime de massifier les flux. Mais, pour les transporteurs, c'est un changement d'interlocuteur et cela pose débat.

Fld : Le travail au jour le jour ne semble pas non plus s'être affiné...

J.-P. M. : D'autres sujets délicats viennent en effet s'ajouter à ce premier constat. La hauteur des palettes, suite aux recommandations de la CNAM (Caisse nationale d'assurance maladie), continue de nous interroger. Avec une hauteur limite de 1,80 m, on voit se développer les demi-palettes avec toujours la même question : qui va payer ? Nous savons que les expéditeurs de fruits et légumes sont plutôt inquiets sur ce sujet. Cela entraîne aussi des choix pour le transporteur dans le type de camions à utiliser. On peut aussi s'interroger sur les conséquences de la généralisation de l'usage du bac plastique, avec ses effets de retour. Reste enfin le problème récurrent du taux de litige sur plates-formes. La perspective d'apposer une date sur les fruits et légumes (à date de conditionnement) va rendre l'agréage et les contrôles à réception encore plus complexes. Mais encore faudra-t-il ne pas confondre agréage et litige logistique systématique.

Fld : Le métier subit la concurrence depuis plusieurs années des entreprises de l'Europe de l'Est. Est-ce encore le cas aujourd'hui ?

J.-P. M. : Sur le plan européen, nous observons avec inquiétude la montée en puissance dans le cabotage des entreprises de transport espagnoles, pour la plupart exsangues, et pratiquant une concurrence sauvage qui avait disparu depuis plusieurs années. Cette situation renforce la mauvaise situation des transporteurs français, obligés depuis quelque temps déjà, de se rabattre sur le trafic national.

Fld : Les conditions ne semblent pas être plus rayonnantes avec la distribution dans son sens le plus large ?

J.-P. M. : En effet, les entreprises de transport en température dirigée souffrent aussi de l'avalanche d'appels d'offres provenant de l'aval de la filière, destructrice de valeur ajoutée, alors qu'au même moment cet aval, fort de nouvelles exigences en matière sanitaires, de contrôles de température, nous demande d'investir dans de nouveaux outils, de faire preuve d'innovation. Pas évident, reconnaissons-le, quand la marge nette ne dépasse pas 1 %. En fin de compte, comme l'a montré 2013, période pendant laquelle le secteur a connu de nombreuses liquidations, le parc français risque de s'amoindrir encore en 2014 avec une concentration accrue des opérateurs. Un dernier mot enfin sur l'Ecotaxe. Clairement, pour nous, la bonne nouvelle aurait été sa suppression pure et simple et non une suspension. En cela, nous ne sommes pas loin des prises de position de certains.

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