Fruits rouges
Qui mange des cerises ?

En 2009, 33 % des ménages ont acheté de la cerise, soit une moyenne de trois actes d’achats pour une quantité moyenne par acte de 750 grammes. Le prix moyen était de 4,40 € en 2009 contre 4 € en 2008 et 5 € en 2007. Les consommateurs sont des couples d’âge moyen et surtout des adultes seniors. « Mais ceux-ci sont de plus en plus vigilants sur les prix : 20 % des consommateurs en 2006 et 40 % en 2009 », explique Alexandra Lacoste (AOP cerise). Contrairement au passé où la cerise était majoritairement commercialisée sur les marchés, ceux-ci perdent du terrain, malgré des prix moins élevés, par rapport aux hypers et aux supers qui représentent désormais près de 40 % des débouchés commerciaux.
Néanmoins, souligne Alexandra Lacoste, « la baisse constatée de la fréquence de visite dans les hypermarchés et les supermarchés est un élément très important pour la production. En cerise, le consommateur est incapable d’acheter pour quinze jours. D’autant qu’un consommateur sur deux ne passe pas par le rayon fruits et légumes. » Une des pistes pour augmenter la consommation serait « d’élargir le calendrier de production en sécurisant le début de campagne grâce notamment à des variétés résistantes à l’éclatement et être présents sur des créneaux plus tardifs. »
L’innovation à la conquête de nouveaux rayons
L’innovation n’est pas en reste avec “la segmentation par la couleur (bicolore)”. L’expérience a été tentée par Sicoly qui met cette variété en marché. Selon Guy Verguin, président de la coopérative, « la bicolore est un marché de niche qui prend progressivement de l’ampleur. Il y a des opportunités sur ce produit sur le marché intérieur comme à l’export. C’est plus particulièrement le cas du Royaume-Uni qui est un marché très porteur. » Le propos devait être illustré par Thierry Croze (TotalCherry) indiquant que « la quasi-totalité des enseignes britanniques propose la Rainier. Nous manquons toujours de volumes car c’est la seule bicolore présente en rayon. » D’autres pistes résident dans “la segmentation par la barquette”, “les UVC” afin « de conquérir de nouveaux rayons ». Sicoly en fait l’expérience en proposant le Cherry Bag. Il s’agit d’un sachet bonbon transparent destiné à répondre aux nouvelles habitudes de consommation. « C’est une alternative à la barquette destinée à être positionnée sur le créneau snacking. A terme, nous sommes persuadés que le sachet bonbon sera moins cher à confectionner que la barquette. D’autant que la demande progresse », précise Guy Verguin.