Qu’est-ce que MOF a changé pour Clotilde ?
En apparence, tout juste une inscription sur sa vitrine. Passé l’effet immédiat (la médiatisation, les 50 bouquets de fleurs qui l’attendaient chez elle, les lettres pleines de gentillesse), elle garde la tête froide, même si les portes s’ouvrent plus facilement, pour acheter du matériel, être servie par un fournisseur haut de gamme, etc. Mais finalement, comme elle le dit simplement : « Cela fait 15 ans que je suis primeur, 15 ans que je prépare le MOF en lisant la presse pro, en m’intéressant aux fruits et légumes, à leur histoire, aux familles botaniques, etc. Si je suis en voiture et que je passe devant un primeur, je m’arrête. Je n’ai pas attendu d’être MOF pour cela. Mon métier, mon identité, c’est cela, et je l’ai toujours travaillé. J’ai l’impression de l’avoir préparé depuis toujours ce concours ! » Dès qu’elle en a l’occasion, Clotilde rencontre ou appelle ses collègues pour les encourager à se présenter, et leur tient toujours le même discours : « Au MOF, même si tu n’as pas gagné, tu as gagné ! Tu sors de chez toi, tu progresses, tu rencontres des gens sympas, tu t’ouvres sur l’extérieur, tu suis des formations, tu te dépasses, tu cherches tes limites, tu vois de belles choses, qu’est-ce qu’il y a à perdre ? On ne parle pas d’argent, de marges, de tes camions, de ton magasin, tu as juste à t’éclater. Et cela fait vraiment du bien. A la fin, tu en sors grandie. »