Quel est circuit le plus performant ?

A l’heure où les circuits courts se développent (75 % des nouvelles installations en Languedoc-Roussillon est destiné au circuit court), onze équipes de chercheurs européens, dont l’Inra de Montpellier (34), ont comparé divers modes de distribution. Résultat : pas de grande surprise pour ce projet Glamur(1) qui s’est terminé en 2016. Mais les repères sont posés. L’idéal semble-t-il, si tous les facteurs sont pris en compte (performances économique, sociétale et environnementale), serait un mix de circuits courts et de circuits longs ou de grosses unités de circuits courts. Parmi les huit produits, la tomate a été étudiée par la France et l’Espagne. La comparaison ne s’est faite qu’entre productions non chauffées, en conventionnel ou en bio. En moyenne, 1 600 km sont nécessaires par an et par producteur pour transporter la marchandise en circuit court (vente sur les marchés) contre 1200 km pour un seul voyage entre Almeria, la zone espagnole de production, et Montpellier, la zone étudiée (coût du transport : 0,07 ct/kg).
Palme de la productivité pour le circuit court bio
Si l’on regarde uniquement les données socio-économiques, le circuit court bio remporte la palme de la productivité économique par unité de produit soit 1,15 euro/kg en moyenne contre 0,35 euro/kg pour le circuit long avec respectivement un prix de détail de 3 euros/kg et 2,52 euros/kg. Même tendance pour la main-d’oeuvre, l’équivalent temps plein ETP/ ha est de 2,3 à 2,5 pour le bio local contre 1,7 à 2,3 pour le circuit long. En revanche, le circuit long est champion pour le revenu net avec 17 000 à 35 000 euros/ETP et une moyenne de 26 000 euros, le circuit court bio variant de 10 000 à 35 000 euros pour une moyenne de 23 500 euros. Des marges de progrès sont donc à réaliser notamment dans l’organisation de la logistique en circuits courts.
(1) Etude des années 2012 à 2015 sur 30 exploitations.