Quel avenir pour les distributeurs de fruits ?
La polémique est vive depuis quelques semaines sur l’autorisation ou non dans les établissements scolaires des distributeurs de fruits. Votée le 31 juillet, la nouvelle loi d’orientation de santé publique n°2004/806 stipule en effet à l’article 30 que “les distributeurs automatiques de boissons et de produits alimentaires payants et accessibles aux élèves sont interdits dans les établissements scolaires à compter du 1er septembre 2005”. Or qui dit produits alimentaires payants concerne aussi les fruits. Mais, souligne Laurent Damiens, le directeur d’Aprifel, “les décrets d’application de cette loi ne sont pas encore votés. Nous avons un an pour que la loi prenne en compte le statut particulier des fruits et légumes”. Il est vrai que cette décision irait à l’encontre du premier objectif du programme national de nutrition santé (PNNS) : augmenter la consommation de f&l. “Ces distributeurs sont l’un des moyens les plus efficaces pour augmenter l’accessibilité des fruits et légumes auprès des jeunes”, ajoute-t-il. Le 10 septembre, le ministre de la Santé, Philippe Douste-Blazy précisait à l’antenne de RMC-Info qu’il souhaitait “que la loi concerne uniquement les boissons sucrées. Je vais immédiatement faire une circulaire là-dessus”.
Des jetons gratuits pour contourner la loi
Quatre jours plus tard, pour faire écho à l’article du Parisien paru le 10 septembre sur le sujet, l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) annonçait par voie de communiqué qu’elle n’avait “pas recommandé une interdiction des distributeurs de fruits et d’eau dans les écoles”. Car, explique l’agence, la consommation de fruits et légumes est recommandée par le PNNS. Pour achever le débat, Philippe Douste-Blazy lors du lancement de deux nouveaux guides santé PNNS en a profité pour ajouter que “moins de 1 % des distributeurs automatiques installés dans les écoles contenaient des fruits”. De tels distributeurs nécessiteraient “trop d’entretien et de main-d’œuvre” et ne seraient “pas rentables“. De son côté, l’Association Alliance Fraîcheur, créée en mars par des grossistes en f&l pour approvisionner les distributeurs de fruits, se demandait s’il n’y avait pas moyen de contourner la future loi en “implantant des distributeurs qui fonctionneraient grâce à des jetons gratuits financés par les conseils généraux”. Reste encore à trouver de tels distributeurs…