Publication du plan arboricole : explications et réactions
Le détail des mesures annoncées par Dominique de Villepin (65 ME, dont 40 ME de subventions pour des actions conjoncturelles et structurelles et 25 ME de prêts de consolidation) a été dévoilé mercredi par le ministère de l’Agriculture.
Actions conjoncturelles et structurelles
• Réorganisation de l’interprofession : 600 000 E.
“Une réorganisation de l’interprofession est essentielle et doit permettre une structuration spécifique de la première mise en marché. Ces actions doivent aboutir d’ici le mois de juin.” De (1) à (7) : Commentaires du ministère.
• Promotion et communication : 6 ME, dont 2,5 ME pour l’appui aux stratégies produits, 1,5 ME pour la relance des exportations et 2 ME pour la promotion et l’animation pendant les périodes les plus sensibles.
“Une politique nationale de communication viendra à l’appui des efforts de différenciation des produits français.” “Les efforts de promotion en matière d’animation durant les périodes les plus sensibles seront renforcés.” (2)
• Développement de la consommation : 2 ME.
“L’intérêt du consommateur pour la consommation de fruits doit être encouragé, en lien avec le Programme National Nutrition Santé.” (3) L’enveloppe dégagée permettra de financer “des actions innovantes et pilotes en la matière, par exemple la distribution de fruits dans les écoles, l’éducation alimentaire et nutritionnelle, le développement d’offres dans la restauration hors foyer.” (4)
• Connaissance de la production : 0,5 ME.
“Des outils pilotes de connaissance de la production seront expérimentés.” (5)
• Aides conjoncturelles : 17,5 ME dont aides de trésorerie (6M E), prises en charges de cotisations sociales (10 ME) et aides bancaires (1,5 ME).
• Cessation d’activités : 13,4 ME, dont 8 ME pour l’arrachage et 5,4 ME pour les mesures de préretraites et reconversion des exploitants.
“Il faut donner les moyens aux arboriculteurs qui le souhaitent de quitter dignement le secteur.” (6) L’Etat répondra à l’ensemble des demandes d’arrachage volontaire qui se sont exprimées dans les départements.
Prêts de consolidation :
• 25 ME, une enveloppe ouverte au profit des arboriculteurs et de leurs coopératives.
Les autres mesures :
• Une stratégie par produit : Le ministre souhaite mettre en place une stratégie par produit ou groupe de produit. Le but est “de mieux différencier les fruits français en fonction des demandes exprimées par le marché national, communautaire ou à l’exportation vers les pays tiers.” (7) Trois produits prioritaires, la pomme, la pêche nectarine et le melon, ont été retenus pour mettre en œuvre cette démarche dans les prochaines semaines. “Les premiers résultats sont attendus dès la prochaine campagne d’été”, souligne le communiqué du ministre.
• Le coefficient multiplicateur : “Le dispositif du coefficient multiplicateur sera également adapté dans les tous prochains jours, pour être rendu plus réactif”, indique le ministère.
Rappel des mesures précédentes
• Politique de modernisation du verger : 10 ME de crédits de l’Etat et de l’UE prévus dans le cadre du budget 2006.
• Arrachage : 13 ME.
• Réductions de charges (prévues par la LOA) : 6 ME en faveur de l’arboriculture.
• Loi de finances 2006 : allégement de 20 % des taxes sur le foncier.
En 2005, 25 millions d’euros d’aides et 25 millions d’euros sous forme de prêts de consolidation avaient déjà été débloquées pour le secteur des fruits et légumes.
Les réactions :
• FNPF : “des avancées significatives”
Dans un communiqué publié peu de temps après l’annonce du plan arboricole, la FNPF reconnaît que le plan arboricole “apporte des avancées significatives pour un secteur gravement en crise” mais ajoute que le plan “aussi complet soit-il”, est loin de couvrir les besoins “immenses”. La FNPF reconnaît que “le plan du 21 octobre et ce plan stratégique représentent au total 65 ME consacrés à la filière arboricole (hors mesures de prêts de consolidation), ce qui, dans un contexte budgétaire extrêmement tendu, constitue un effort appréciable de la part des Pouvoirs Publics.” La FNPF demande que les mesures annoncées soient appliquées “sans délai” et que de leur côté “l’ensemble des responsables professionnels se mobilise pour structurer l’offre.”
• FNSEA : “on avance”
“Le plan annoncé par le ministre de l’Agriculture aujourd’hui fait en sorte que face aux problèmes récurrents de la filière, on avance !”, estime-t-on du côté de la FNSEA. Ce plan répond à 2005 qui fût “l’annus horribilis pour les producteurs de fruits dans leur ensemble.”