Pruneau : le prix de vente va augmenter
Au printemps, les producteurs prévoyaient “la récolte du siècle”, avec 70 000 t de pruneaux secs attendus, qui allaient aider à regonfler les stocks, estimés à 17 300 t. Mais la nature en a décidé autrement. Un gros orage, début juillet, sur la plus forte zone de production du Lot-et-Garonne a éliminé entre 15 000 et 24 000 t de prunes d’Ente, soit 5 000 à 8 000 t de pruneaux, et cassé 10 000 arbres. Résultat : seules 54 000 t de pruneaux seront produites cette année, dont environ 10 000 t partiront à l’industrie, un tonnage deux fois supérieur à ce que celle-ci utilise en un an.
“Même si cette tempête a été dramatique pour un certain nombre de producteurs qui ont tout perdu pour plusieurs années, elle n’a pas eu, globalement, de conséquence catastrophique, explique Pascal Martin, directeur du BIP (Bureau national de l’interprofession du pruneau). Nous aurons au final environ 45 000 t de pruneaux secs commercialisables. Le seul souci est que nous en commercialisons plus de 50 000 t par an, que nos stocks sont très bas et qu’ils vont encore diminuer. Il serait important d’avoir une belle récolte l’année prochaine.”
Manque de disponibilités de la filière française
Dommage, en effet, pour la filière française de ne pas avoir plus de disponibilités, car les autres pays producteurs ne sont pas, cette année, en bonne position pour s’imposer sur le marché mondial : la Californie, après deux très mauvaises et une saison actuelle moyenne, a pour principal objectif de reconquérir son marché intérieur, tandis que Chili et Argentine, malgré une grosse récolte, ne disposent pas de gros calibres, ni de la qualité suffisante pour aborder le marché européen.
Autre actualité : le pruneau français va voir son prix de vente augmenter de 8,5 %. Une réaction mécanique à la baisse des aides communautaires (- 15 % en 2005, - 16,86 % en 2006), “indispensable pour assurer la pérennité de la filière”. Le BIP a prévu un important plan de communication auprès des acheteurs pour expliquer la situation.
Parallèlement, il poursuivra ses actions de communication grand public (200 spots télé, 90 spots et 30 chroniques sur France Inter et dans la presse magazine). Au total, ce seront 2,6 millions d’euros, soit deux tiers du budget du BIP, qui auront été consacrés à la publicité en 2006 et autant sont prévus pour 2007.