Tomate d’industrie
Provence Tomates, un outil de redynamisation pour l’ensemble de la filière
La toute récente ouverture de l’unité de Tarascon s’inscrit dans un contexte où le marché des produits à base de tomates subit une forte pression sur les prix.
Depuis six mois, le marché mondial du concentré de tomate était plutôt équilibré. C’était avant que l’Espagne se mette à déstocker et pratique un dumping sur les prix. En ce qui concerne la récolte 2009 au niveau français, la Société nationale interprofessionnelle de la tomate (Sonito) prévoit un volume entre 220 et 240 000 t. « Ce chiffre représente presque un doublement de volumes par rapport à 2008, souligne André Bernard, président. Nous revenons progressivement à des volumes nécessaires aux besoins de consommation de produits français. Je reste persuadé que nous avons une marge de progression importante devant nous. »
Dans ce contexte, la nouvelle usine de première transformation Provence Tomates a ouvert ses portes à Tarascon (Bouches-du-Rhône) et entamé sa première campagne. L’investissement a été de 17 M€ apportés par des actionnaires privés et tous Français. Sa capacité de fabrication est de 1 500 à 1 800 t/jour, ce qui représente 22 à 24 t de produits finis. L’objectif est de travailler 60 000 t de matières premières contractualisées et de doubler ce chiffre l’an prochain. « L’usine a été construite pour traiter un volume de 120 000 t, soit 2 500 t/jour, ce qui constitue son seuil de rentabilité, explique Yannik Mezzadri, PDG. De nouveaux équipements ont été prévus dès l’origine avec la construction d’un troisième quai de déchargement et un pré-évaporateur afin d’absorber l’augmentation de volumes. » Auparavant négociant, Yannik Mezzadri explique son choix de devenir fabricant : « J’ai toujours pensé qu’il y avait dans cette région un potentiel agricole important, inexploité et j’ai cherché un moyen de la valoriser. Nous sommes au cœur d’une grande zone de culture et 80 % de nos 39 apporteurs sont situés dans un rayon de 50 km de l’usine. Sur le plan commercial, cette implantation permet à nos clients de gagner près de 900 km de transport par rapport aux fournisseurs espagnols. » La fabrication chez Provence Tomates (24h/24 et 7 jours/7) se résume en un mot : la rigueur. « Tous nos efforts ont porté sur la sécurité alimentaire en amont comme dans l’usine. En amont, la traçabilité est assurée par géo-localisation satellitaire et nous utilisons le cahier des charges préconisé par la Sonito. A l’intérieur de l’usine, nous sommes très exigeants sur la qualité de la matière première et nous procédons à des analyses toutes les demi-heures. Mais l’argument majeur est le terroir et j’espère que nos clients sauront utiliser le slogan “Produit en Provence”. » Provence Tomates se retrouve sur le créneau dominé par la Chine, ce qui ne décontenance pas Yannik Mezzadri : « Nous faisons les choses différemment. »