Provence : Creno porte plainte pour diffamation
CRENO dément les propos d’un producteur l’accusant de reconditionner des produits étrangers pour les “franciser”.
Suite aux manifestations du samedi 3 juillet à Châteaurenard, Creno a décidé de porter plainte pour allégations diffamatoires. La société dément catégoriquement les propos d’un producteur repris par un quotidien régional l’accusant de reconditionner des produits étrangers pour les “franciser”.
“Il s’agit d’une accusation extrêmement grave, écrit Philippe Henri, le président de Creno dans un communiqué, de nature à porter atteinte à l’honorabilité, à l’image de marque de notre entreprise et qui est susceptible de lui causer un préjudice considérable. Dans l’immédiat nous tenons à apporter le démenti le plus formel à ces propos mensongers et calomnieux.”
Creno se propose de demander l’ouverture d’une enquête pour infirmer les propos du manifestant, mais prévient de son intention “de poursuivre en justice quiconque proférera des allégations diffamatoires à l’encontre de l’entreprise”.
Les tensions qui règnent en Provence ont amené, le 3 juillet, 200 agriculteurs à des débordements et le bilan est lourd : cinq entreprises saccagées, deux employés sont en interruption temporaire de travail (ITT) ; environ 700 000 E de pertes de marchandises, d’exploitation et dégâts matériels. Mais l’intimidation n’a pas vraiment fonctionné et des plaintes en cascade en sont le signe.
Des interpellations d’élus seraient envisagées
“Nous laisserons la justice faire son œuvre, déclare Bernard Piton, président de l’UNCGFL, mais il est clair que les entreprises visées iront au bout des procédures qui sont à leur disposition”. Creno, La Bonpasienne, Idyl et Lombard & Sylvestre ont créé un collectif (informel) pour défendre leurs intérêts, en relation avec Effel, la plate-forme de Leader Price. Les procédures tendraient vers des plaintes avec constitution de partie civile à l’encontre de personnes morales et civiles.
Pour sa part, l’Union entend rappeler aux syndicats des Bouches-du-Rhône les termes du “pacte de non-agression” signé en 2001 mais n’exclut pas “d’interroger la Commission européenne”. Et il est possible que les entreprises interpellent les élus qui ont soutenu les manifestants. L’un d’eux étant allé jusqu’à entrer dans un entrepôt, oubliant que le mandat de maire lui confère le rang d’officier de police judiciaire supposé faire respecter l’ordre public. Car une question circule : Châteaurenard et le nord des Bouches-du-Rhône pourront-ils encore longtemps rester, ce qui de l’extérieur, apparaît comme une “zone de non droit” ?