Produits d’import : les légumes sous tension
Le transport au départ du Maroc est encore très perturbé par les files d’attente à Tanger. Les transporteurs espagnols refusent de se rendre au Maroc, ce qui accentue le manque de camions. Les exportations de fraises sont très touchées. Des exportateurs cessent les envois après avoir dû mettre des chargements complets à la surgélation. En Espagne, les prix restent assez bas par manque d’intérêt de la demande. L’appel au boycott de Greenpeace vient ajouter une pression supplémentaire.
En légumes, les perturbations au départ d’Agadir touchent surtout les produits sensibles autres que la tomate ronde. L’avance de la saison réduit aussi l’offre.
La demande s’est donc renforcée en Espagne où les prix sont nettement remontés. Les exigences en matière de qualité se sont aussi allégées. Par exemple, même s’ils sont de tenue fragiles, tous les lots de poivron trouvent preneur, surtout du fait de la fin précoce d’Israël. L’affaire de l’importation des matières actives interdites de Chine fait les choux gras de la presse locale et hollandaise. Elle s’est soldée par la mise en cause et démission forcée d’un responsable professionnel de premier plan, président de Coexpal et d’une grosse coopérative !
En Italie, la saison de l’artichaut Violet de Naples débute.
Retard en Conférence
En pomme, l’écart de prix des Gala s’élargit beaucoup selon la qualité. C’est en provenance du Chili que les écarts sont les plus élevés. Le Bitter Pit se révèle sur des lots de bon calibre qui doivent être bradés à moins d’un euro alors que les belles marques dépassent 1,5 euro. En Gala de petit calibre, le point bas du marché du marché serait de 0,7 euro, les lots à prix inférieurs relèvent de la rumeur.
Au 1 er mars, les stocks européens s’élèvent à 1,715 millions de tonnes, soit 200 000 t de moins que l’an passé. Le plus fort recul concerne l’Espagne : - 40 % à 91 000 t. La Gala est en voie d’épuisement. Il s’en est vendu 47 000 t en février et il en restait 35 000 t au 1 er mars, soit - 47 %.
La fin de saison intervient avec quatre semaines d’avance par rapport à l’an passé. Pour la première fois, il reste plus de Pink lady (41 000 t) que de Gala !
En poire, les ventes de Conférence ont baissé de 10 000 t en février à 45 000 t. Ce retard remet presque les stocks au niveau de ceux de l’an passé : - 2 % à 320 000 t, dont 244 000 t de Conférence. Les ventes de ces dernières ont été freinées par les déstockages à prix bas de l’Abate d’Italie et par la précocité des Williams d’hémisphère Sud.
Il reste deux semaines de vente en Williams d’Afrique du Sud et trois semaines d’Argentine hors AC. En Abate, les ventes du mois de février ont progressé de 10 000 t en un an pour friser 40 000 t, dont une partie en Russie.
En France, la saison des exportations maritimes de pomme (hors Algérie) se solde par une nouvelle baisse de 10 000 t. Le cumul n’atteint que 34 500 t, dont 24 000 t de Gala, contre un record de presque 70 000 t pour la saison 2000-2001. Seul le Moyen-Orient résiste à 25 000 t.