Produire mieux et vendre pas cher
L’UGPBAN organisait la semaine dernière un colloque sur “L’agriculture de préservation”. Derrière cette nouvelle expression, une vieille question : comment peut-on valoriser les efforts des producteurs auprès des consommateurs ? Et bien la réponse des intervenants a été claire : on ne peut pas ! En tout cas, pas en termes de prix. Ainsi Pierre Combris de l’Inra faisait état d’une enquête européenne où l’on mesurait le consentement à payer pour un produit donné. Si le consommateur se dit sensible aux questions de pesticides, il n’est pas pour autant décidé à payer plus cher un produit qui aura nécessité moins de traitement. Il pense même qu’il devrait être moins cher, puisqu’il y a eu moins d’achats de produits phytos ! Yves Chauvin, acheteur f&l de Casino, a confirmé que la notion de prix était primordiale : « Nous retravaillons sur une gamme 1er prix pour redonner au consommateur un produit moins cher », a-t-il annoncé. Quant à Pascale Hébel du Crédoc, elle a rappelé que le consommateur avait changé sa façon d’arbitrer ses dépenses. « On fait moins attention aux dépenses de loisirs », a-t-elle expliquée tout en précisant que le consommateur ajustait ses dépenses sur l’alimentation. C’est l’ère du toujours mieux/toujours moins cher !