Agro-écologie
Produire autrement : vers une agriculture doublement performante
Le rapport sur l’agro-écologie expose les recommandations de Marion Guillou au ministre pour une agriculture économiquement compétitive et respectueuse de l’environnement.
Marion Guillou, présidente d’Agreenium (1), a remis à Stéphane Le Foll son rapport sur l’agro-écologie le 11 juin en présence de nombreux syndicats et associations des filières agricoles. « L’objectif de ce rapport était de caractériser l’agro-écologie, une agriculture doublement performante : à la fois économiquement compétitive et préservant l’environnement, a déclaré le ministre. On prépare l’agriculture du troisième millénaire. » Dans ce rapport, des expériences agro-écologiques françaises et internationales ont été référencées. Les équipes de l’Inra ont caractérisé 35 performances et 203 pratiques agricoles qui permettent de tendre vers la double compétence (par exemple la mise en place de l’irrigation localisée). Les recommandations de l’ancienne directrice de l’Inra sont présentées en quatre grands axes. D’abord, il apparaît nécessaire de capitaliser les connaissances. Ensuite, il faut orienter les formations professionnelles et de l’enseignement supérieur sur l’agro-écologie. Troisième point : renouveler le conseil agricole ; une certification pour les conseillers est notamment proposée. Enfin, le dernier volet revient sur la mise en place d’incitations : MAE, mobilisation de la recherche… Une proposition originale est la création d’un “certificat de performances” pour les fournisseurs de produits phytos, à la manière des certificats d’économie d’énergie. Les Pouvoirs publics doivent accompagner la transition et l’encourager, en envoyant les bons signaux, réglementaires ou financiers. « Mais il faut en finir avec ce système où on agit lorsqu’il y a des aides, et où l’on arrête lorsqu’il n’y en a plus », estime Stéphane Le Foll. Marion Guillou table sur dix ans pour cette révolution agricole (cinq ans pour les exploitations des lycées agricoles). Le ministre espère moins, même s’il est conscient qu’il y a « énormément de pistes, mais énormément de travail aussi. Le changement ne se fera pas en deux ou trois mois. » Le rapport a apparemment suscité l’adhésion générale des syndicats et associations présents ; la version complète est disponible sur agriculture.gouv.fr
(1) Agreenium est un établissement public de coopération scientifique (EPCS), créé en 2009.