Production intégrée en Europe, un concept en développement
Les Rencontres du Végétal organisées à Angers les 16 et 17 janvier derniers ont réuni des représentants de pays européens et du Canada pour échanger sur les pratiques de protection intégrée en culture spécialisée, thème de cette 4 e édition.
Si apparemment la définition même de production intégrée (réduire au maximum les pesticides) est unanime pour les pays qui assistaient à la table ronde (Allemagne, Belgique, Pologne, Canada), les pratiques et l’organisation de ce concept divergent d’un pays à l’autre.
La Pologne développe un protocole de production intégrée pour les fruits, mais peu nombreux sont les producteurs qui y adhèrent. Pourtant la moitié des arboriculteurs suivent les pratiques de la protection intégrée.
Le coût d’une telle démarche est trop élevé pour une demande du marché qui n’existe pas encore vraiment : “Mais, relève Lech Michalczuk, spécialiste en physiologie végétale et animateur d’un réseau de producteurs et de chercheurs à Skienierwice, la situation est en train de changer.”
France et Allemagne : la production intégrée
L’Allemagne a sensiblement les mêmes contraintes que la France et n’a finalement pas d’autre choix que la production intégrée : “La panoplie de pesticides se réduit de plus en plus, souligne Donnchadh Mac Carthaigh, professeur à Munich. Et beaucoup de distributeurs exigent que les pesticides contenus dans leurs produits n’atteignent pas les LMR (limite maximum de résidus) à raison de plus de 30 %.”
Mais contrairement à la France, la Belgique et l’Allemagne sont confrontées à une multitude de labels, brouillant la visibilité du consommateur.
Québec et Belgique : les pratiques culturales
Paradoxalement, il n’existe pas au Québec de cadre réglementaire notamment pour l’agriculture biologique. Outre-Atlantique, les efforts portent sur les pratiques culturales comme en Belgique.
Car ce qu’il est ressorti de ces deux journées de rencontres et que Marianne Lefort, présidente du conseil scientifique des Rencontres du végétal, a résumé en fin de session : “Le concept de production intégrée se développe, mais il est encore trop empirique. Il est nécessaire d’appréhender le fonctionnement écologique et de comprendre comment on peut agir à la fois par la modélisation et l’expérimentation.”