Syndicalisme
Producteurs de légumes : un congrès made in France
Le congrès de la FNPLégumes se tenait la semaine dernière à Reims. Réforme de l’OCM, organisation économique, valorisation de l’origine France, le menu était copieux.
C’est vraiment un congrès dans la pure tradition française que la FNPLégumes a organisé la semaine dernière : visite d’un ministre avec peu d’annonces, querelles picrocholines au sein de la filière, tout y était. Jusqu’au thème du congrès : “Valoriser l’origine France”.
Ce congrès se tenait à Reims, c’est-à-dire dans la circonscription du comité Est, Estifel, qui vient de décider de ne plus être un comité économique à partir du 1 er janvier prochain (cf. fld hebdo du 13 novembre). Les nouveaux statuts de ce comité faisaient d’ailleurs partie de la liasse de “recettes” qu’Angélique Delahaye a remise à Michel Barnier. Car c’est sur le thème de la cuisine que la présidente de la FNPL a interpellé le ministre de l’Agriculture. Elle lui a proposé la « recette de la réussite des producteurs de légumes » avec trois « ingrédients de base : un tiers de marché, un tiers d’emploi et un tiers d’initiatives d’entreprises ». N’ignorant pas les difficultés budgétaires du moment, Angélique Delahaye a demandé au ministre d’avoir « l’art d’utiliser les restes, lorsque l’on est soucieux de son budget ». Michel Barnier a immédiatement saisi la cuillère qui lui était tendue : « Je ne suis pas le seul cuisinier, a-t-il répondu. Et puis il y a le cuisinier en chef », laissant ainsi entendre qu’il était loin d’être le seul à prendre les décisions.
Dans le volet économique de son intervention, le ministre est revenu sur les propositions qu’il a faites à l’occasion du colloque de l’Inra et qu’il détaille dans l’interview qu’il a accordée à Fld (Lire l'Interview de Michel Barnier). Mais c’est sur la question de l’organisation économique de la filière, que le ministre a été le plus précis : « Je pense que nous devons faire évoluer notre schéma d’organisation afin de le mettre en phase avec le cadre communautaire et afin de renforcer la cohérence dans la gestion par produit ou par groupes de produits à l’échelle nationale », a-t-il déclaré avant d’expliquer son souhait de voir confier aux sections la politique commerciale comme la gestion des risques. L’absence de référence aux comités de bassin dans le discours du ministre a été différemment appréciée.
Un incident de séance est venu troubler la bonne tenue des travaux : la délégation bretonne a quitté le congrès au matin du deuxième jour (lire "Les délégués bretons..." dans la rubrique Régions). Ce congrès a par ailleurs profité du savoir-faire des organisateurs, ce que l’on appelle là-bas la méthode champenoise…