Produits d’import
Prix incontrôlables, prémices de grève au Maroc, le facteur humain est au premier plan
Le coût de la désorganisation pèse sur le prix de certains fruits. En légumes, des reculs de surfaces au Maroc ne seront pas compensés par l’Espagne.

La pression est forte sur les prix des fruits dont l’amont est le maillon faible : raisin, pomme, agrume. Les prix en production sont incontrôlables si un grand nombre de vendeurs isolés se confrontent à quelques acheteurs. En effet, ces derniers peuvent acheter à un prix variable une marchandise prévendue à un prix fixe à la grande distribution ! De plus, ce mode de vente est facteur de coûts : négociations, logistique, courtages, lignes de conditionnements inadaptées, planification de la main-d’œuvre impossible…
En pomme, le manque de petits calibres freine un peu les ventes en Grande-Bretagne. Il faut mesurer l’impact sur le marché d’achats directs en production. Des représentants des “category managers”, c’est-à-dire des fournisseurs de référence, passent d’une station à l’autre. Quel est le pouvoir de négociation d’un producteur-emballeur face à un fournisseur exclusif d’une enseigne ? C’est une question que devraient se poser des producteurs de Provence avant de mettre en cause… la grande distribution française !
Les distributeurs anglais sont passés sur la pêche et la nectarine des Etats-Unis. Les problèmes de qualité et la raréfaction de la marchandise en Europe les ont incité à faire le grand saut, dès le début du mois pour certains.
Des légumes vont manquer
La prochaine campagne du Maroc sera marquée par des évolutions d’assortiment. On parle d’une forte baisse des surfaces de haricot vert, Coco et courgette. Deux facteurs jouent : le manque d’eau et les revendications salariales. L’an passé, la qualité avait aussi été fragilisée par le Chergui (vent chaud du Sahara). Les mauvais résultats ont incité des producteurs espagnols à plier bagage.
Sur Almeria, la crise de l’immobilier incite à produire des légumes ! Difficile de dire si les surfaces de courgette progressent. Celles de Coco gagnent peu de terrain car les problèmes du Maroc ont été dévoilés tardivement. La consommation de Coco est pourtant dynamique en Espagne et progresse en Allemagne. Les surfaces se tiennent bien en concombre et en tomate grappe.
Au départ d’Agadir, le premier armateur français CMA-CGM ouvre une ligne dédiée sur Port Vendres. Deux compagnies feront donc la rotation hebdomadaire, l’autre étant marocaine. Au Maroc, la refonte du code du travail met en exergue des tensions sociales dans les couches les plus défavorisées. Les premières grèves portaient sur le non-paiement d’heures supplémentaires ou des charges sociales. Mises en place depuis trois ans, ces dernières ouvrent encore peu de droits en cas de maladie. Les revendications salariales sont balbutiantes. L’impact des nouvelles certifications sociales exigées par des distributeurs reste à déterminer. Les arrivages d’asperge du Pérou restent abondants. Le calibre dominant est le 16/20 proposé à 1,80 €. Les distributeurs sont néanmoins incités à contractualiser pour les fêtes.