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Production
Priorité pour le continent américain

Au grand dam des amateurs de fruits locaux, l’approvisionnement en avocat bascule en faveur du Pérou et du Chili. L’an passé, la consommation n’en a pas pâti. Mais l’offre risque de faire le yo-yo sur les marchés européens.

Une avalanche d’avocats. C’est ce à quoi le marché européen a échappé lors de l’hiver dernier. En effet, l’an passé, avec une récolte de 260 000 tonnes, le Chili a dépassé toutes les prévisions. Toutefois, le marché n’a pas renoué avec les crises aussi sévères que lors de la décennie 90.
Cette montagne d’avocats a été récoltée et vendue sans dommages. Les tonnages, qui sont exportés par le Chili, ont gagné 100 000 tonnes pour être propulsés à 193 000 tonnes. L’essentiel – soit environ 130 000 tonnes – a été commercialisé aux Etats-Unis.
Dans le cadre de l’accord de libre-échange de 2004, le quota des importations sans droit de douane progresse de 5 % par an. Mais lorsque la récolte est déficitaire dans l’Etat de Californie, comme l’année dernière, le marché nord-américain importe sans compter.
La récolte qui sera surtout commercialisée en 2011 est annoncée en baisse de 30 %. Il ne resterait donc que 95 000 tonnes pour le marché intérieur et 135 000 à 140 000 tonnes à l’export.

L’Europe à la diète
Les exportateurs chiliens tentent de conserver les parts de marché rudement gagnées au pays de l’oncle Sam. Ils réduisent donc la part des autres marchés. Bien qu’ayant une récolte déficitaire, ils ne veulent pas laisser carte blanche au Mexique.
Pour le Mexique, le rêve américain est aussi devenu réalité. Lors de la dernière campagne, l’ouverture totale du marché a propulsé les ventes à près de 250 000 tonnes. Pourtant tout n’est pas rose. Ainsi, le transport vers la frontière des Etats-Unis se fait par camion. Les distances sont considérables. Les Mexicains n’ont d’ailleurs pas le droit de rouler au-delà d’une certaine limite. Les remorques changent donc souvent de tracteur à la frontière. Malgré ces difficultés, l’Europe n’en a pas moins été mise à la diète. Avec seulement 8 400 tonnes, c’est l’une des plus petites performances commerciales. On attend de meilleurs volumes cette année, surtout entre les mois de septembre et décembre.
Le Cirad relève que le Pérou est récemment devenu premier fournisseur européen en avocats d’hémisphère Sud. Il a volé la place à l’Afrique du Sud. Parties de presque rien en 2000, les ventes vers l’Europe ont dépassé 50 000 tonnes en 2009. Et ce n’est pas fini : le verger est jeune. Avec l’afflux des investisseurs, les producteurs restent dans une dynamique de plantation. Alors que les surfaces couvrent déjà 7 000 ha, elles pourraient encore doubler d’ici cinq ans. Cet appétit est toutefois lié à l’ouverture espérée du marché nord-américain. En attendant, le premier groupe, Camposol, a ouvert un bureau commercial aux Pays-Bas. Les investisseurs norvégiens et péruviens continuent de croire à l’avocat : le groupe annonce en avoir planté 2 400 ha. Selon le pointage du Cirad, les cinq premiers groupes pèsent presque deux tiers des surfaces.

Démotivation en Andalousie
En matière d’avocat, l’hémisphère Nord n’a plus les mêmes ambitions que le Sud. Ainsi, en Espagne, le potentiel se maintient difficilement. Les surfaces sont stables, autour de 6 000 ha. La pression foncière et le manque d’eau ne motivent pas les producteurs à planter. Ils ont d’abord connu une longue période de prix bas. Puis le rendement des vergers a décliné jusqu’à 5 t/ha au lieu de 10. On est donc loin des rendements de 15 tonnes et plus observés au Pérou. C’est en variétés vertes que le potentiel espagnol baisse le plus. Selon le principal exportateur, Bacon et Fuerte ne pèsent plus que 15 % des tonnages exportés. L’offre est d’ailleurs devenue si courte qu’elle est complétée par des importations d’Ettinger du Pérou.
Depuis plusieurs années, les fruits exotiques – et en particulier la mangue – ont les faveurs des producteurs. La récolte de mangue dépasse maintenant 10 000 tonnes. Il en est de même en Israël. Le potentiel exportable reste proche de 40 000 tonnes les bonnes années. L’avocat sert en fait de base logistique pour une diversification croissante de l’offre de fruits et légumes.

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